Prier plutôt que trépigner

Que nous sommes impatients !… trop souvent pressés, parfois même stressés. Qu’il suffise qu’un train ait quelques minutes de retard et me voilà à m’irriter, à m’exaspérer. Que j’allume mon ordinateur et me voilà à trépigner, à tempêter, parce que l’antivirus n’en finit pas d’exercer son travail. Que je sois à faire mes courses dans un magasin, et je bouillonne intérieurement parce les clients sont nombreux et que la caissière est bien lente … et papote et papote. Oh  oui, Dieu, que nous sommes impatients ! Attendre, et attendre encore … que de temps perdu, semble-t-il !

 

Pourtant, plutôt que de nous irriter, il serait si facile de prier. Sur le quai de la gare, devant mon ordinateur ou dans la file du magasin, je pourrais si aisément égrener l’un ou l’autre « Je vous salue Marie » … ce n’est pas bien compliqué …  et voilà quelques minutes d’attente qui deviendraient fort utiles. Peut-être même me conduiraient-elles à sourire. Je réaliserais en effet que je suis capable de m’impatienter pour mille petites choses qui font mon quotidien mais qu’il n’en est guère de même lorsqu’il s’agit d’arriver au ciel, ou de me préparer avec sérieux à Noël.

 

Nous avons « vocation » à attendre. Depuis les origines, l’histoire de l’humanité nous l’enseigne. Depuis le drame du premier péché, l’homme attend « la Femme et son lignage », le Sauveur et sa mère, Jésus et Marie.

Du fond de leur exil et sous le joug de l’esclavage, les hébreux ont attendu, des siècles durant, … attendu d’être libérés, d’être ramenés, d’être sauvés.

Pèlerins sur cette terre, nous attendons le passage de cette vie d’ici-bas à La Vie dans l’au-delà. Monsieur Camille Martin, notre fidèle paroissien de 105 ans, vient de l’effectuer. Il s’y était longuement préparé.

 

Nous entrons dans le temps de l’Avent, « un temps de grande suggestivité religieuse, parce que fait d’espérance et d’attente spirituelle », nous dit le pape Benoît XVI. Il nous faut donc prier plutôt que trépigner. Il nous faut raviver en nous les plus hauts désirs plutôt que de nous assoupir. Celui que nous attendons n’est autre que l’unique Sauveur ; celui que nous espérons n’est autre que celui qui nous ouvre le Ciel.

 

 

Père Gilles Morin

curé

Lettre aux puissants de ce monde

Ô vous les rois et les reines, les présidents et les présidentes, ô vous les chefs d’état et les puissants de ce monde, souvenez-vous de Celui qui règne au-dessus de vous et à qui vous devez tout. Lui est le Roi de l’univers. Quand bien même fussiez-vous élus par le peuple, souvenez-vous que vous n’auriez aucune autorité si elle ne vous avait été donnée d’en haut par votre Père des cieux. Vous n’êtes pas Dieu ; vous en êtes les intendants. Vous n’êtes ni maîtres de la vie ni tout-puissants.

 

Ô vous les rois et les reines, les présidents et les présidentes, ô vous les chefs d’état et les puissants de ce monde, n’oubliez pas Celui qui vous a doté de tant de talents, qui vous a confié tant de biens et vous a assigné une si belle mission. Vous êtes ses gérants, ses ouvriers dans Son champ, ses vignerons dans Sa vigne. Tournez-vous vers Lui et suppliez-le de vous faire souvenir de Lui. Un jour viendra où il reviendra et vous demandera compte de votre gestion.

 

Ô vous les rois et les reines, les présidents et les présidentes, ô vous les chefs d’état et les puissants de ce monde, souvenez-vous de Celui par qui tout fut créé et sans qui rien ne s’est fait. Il est le Christ, le Seigneur. Contemplez-le pour régner comme il a régné, pour gouverner comme il a gouverné, pour servir comme il a servi, pour vous donner comme il s’est donné. Que vos paroles soient en harmonie avec Ses Paroles ; que vos actes soient en consonance avec Ses actes. Un jour viendra, pour vous comme pour tous,  où « tout genoux fléchira et où toute langue proclamera : « Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » ».

 

Ô vous les rois et les reines, les présidents et les présidentes, ô vous les chefs d’état et les puissants de ce monde, écoutez les petits, les pauvres, les souffrants, les vieillards  et les agonisants qui crient vers le Roi des rois : « Jésus, souviens-toi de nous quand tu viendras dans ton royaume ». Fussent-ils des sans voix, des embryons ou des moribonds, leur cri résonne dans le cœur de Dieu. Si aujourd’hui vous pouvez nous gouverner, c’est parce que dès votre conception, votre vie a été respectée et protégée. Demain, si Dieu vous prête vie, vous serez très âgés et diminués ; vous souhaiterez alors être considérés, accompagnés, toujours respectés, et aimés.

 

Ô vous les rois et les reines, les présidents et les présidentes, ô vous les chefs d’état et les puissants de ce monde, nous prions pour vous. Mère Teresa, affirmait que le monde irait mieux si vous passiez plus de temps à genoux, en prière. Alors, priez vous aussi ; priez pour vous et pour notre monde. Et s’il vous plaît, souvenez-vous de nous, priez pour nous.