À chaque page : les louanges de l’amour

La question est posée à Jésus ; elle est de taille : « Maître, dans la loi, quel est le plus grand commandement ? ». Le rabbi de Nazareth n’a aucune hésitation ; il connaît la réponse ; elle tient en deux mots : « Tu aimeras ».

Avec Saint Augustin commentant ce passage de l’Evangile, je voudrais simplement vous dire : « Comment pourrais-je parler d’autre chose que de l’amour ? En effet, celui qui veut parler de l’amour dans la lecture publique et l’homélie n’a pas besoin de choisir un passage particulier de l’Ecriture : qu’il ouvre la Bible à n’importe quelle page ; elle chante les louanges de l’amour ».

La question nous est posée aujourd’hui : « Dans la loi, quelle est le plus grand commandement ? Dans ta vie, qu’y a-t-il de plus important ? ». Notre réponse doit tenir en deux mots … pas plus : « Tu aimeras ». Voilà ce qu’il nous faut placer comme priorité des priorités ; voilà ce que nous ne devons jamais oubliés. L’enjeu est de taille ; il y va de notre éternité puisque « au soir de la vie, nous serons jugés sur l’amour » (St Jean de la croix). Le parallèle de l’Evangile de ce jour en St Luc se conclut d’ailleurs par ces autres mots sortis de la bouche de Celui qui EST l’amour incarné : « Fais cela et tu vivras ».

« Fais cela » ; c’est-à-dire, aimes Dieu … non pas un peu, non pas même beaucoup, mais « de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Peut-être est tu un fidèle pratiquant s’efforçant d’obéir aux commandements ; c’est bien ; c’est très bien. Mais aimes-tu ? m’aimes-tu ? nous lance Jésus. Voilà qui doit nous conduire à un bon examen de conscience. Rappelons-nous le jeune homme riche qui affirme en toute sincérité : « Les commandements, je les ai observés dès ma jeunesse ». Dieu ! bien sûr qu’il l’aime, et même beaucoup, mais pas au point de le préférer à ses grands biens, pas par-dessus tout. Il l’aime beaucoup, mais pas de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit.

« Fais cela » ; c’est-à-dire, aimes ton prochain comme toi-même. « Si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? (1 Jn 4, 20) ». Aimes donc tous tes frères, y compris, les plus défigurés, les plus odieux, les plus rebutants… Aimes même tes ennemis, ceux qui te maudissent, te persécutent et te veulent du mal. Et cela, tu n’y parviendras jamais avec tes seules forces, aves ta seule bonne volonté. Il te faut l’amour de Dieu qui brûle et brille en ton cœur pour aimer avec Lui, comme Lui, par Lui et pour Lui.

La question nous est posée : « M’aimes-tu, nous demande Jésus ? Aimes-tu ton prochain comme toi-même ». Notre vie doit être comme un grand Evangile. Si nous en tournons les pages au jour le jour, il faudrait y voir briller comme en lettre d’or notre réponse vivante et incarnée : « Tu sais tout, Seigneur, tu sais bien que je t’aime ; Tu le vois, Jésus, j’aime mes frères, tous mes frères, comme moi-même ». Qu’il serait beau si l’on pouvait ouvrir le livre de notre vie à n’importe quelle page et constater qu’elle chante les louanges de l’amour.

Message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale des Missions 2011 (extraits)

 

Tous les peuples sont destinataires de l’annonce de l’Evangile. L’Eglise, «par nature est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. Telle est «la grâce et la vocation de l’Eglise, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser». De ce fait, elle ne peut jamais se replier sur elle-même.

 

Ce devoir n’a rien perdu de son caractère urgent. Et même, «la mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Eglise, est encore bien loin de son achèvement… Un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service». Nous ne pouvons être tranquilles à la seule pensée que, après deux mille ans, il y a encore des peuples qui ne connaissent pas le Christ et n’ont pas encore entendu son message de salut.

 

Mais pas seulement; le nombre de ceux qui, bien qu’ayant reçu le message de l’Evangile, l’ont oublié et abandonné et ne se reconnaissent plus dans l’Eglise ne cesse de croître et de nombreux milieux, même dans des sociétés traditionnellement chrétiennes, sont aujourd’hui réticents à s’ouvrir à la parole de la foi. Un changement culturel est en marche, renforcé aussi par la mondialisation, des mouvements de pensée et le relativisme dominant, un changement qui conduit à une mentalité et à un style de vie qui ignorent le message évangélique, comme si Dieu n’existait pas, et qui encouragent la recherche du bien-être, du gain facile, de la carrière et du succès comme but de la vie, même au détriment des valeurs morales.

 

La mission universelle implique toutes les personnes, tout et toujours. L’Evangile n’est pas un bien exclusif de celui qui l’a reçu, mais est un don à partager, une bonne nouvelle à communiquer. Et ce don-engagement est confié non seulement à quelques-uns, mais à tous les baptisés, qui sont «une race élue,… une nation sainte, un peuple acquis (par Dieu)» (1 P 2, 9), afin de proclamer ses œuvres merveilleuses.