Famille : lieu de vie et école de l’amour

Parents, ce sont vos enfants et non, d’abord, ceux de la République. Ils sont le fruit de votre amour et non une marchandise à livrer aux mains d’un étatisme envahissant. Ils ont une âme, ils ont un corps, ils sont la chair de votre chair et ne sauraient être réduits à un simple amas de cellules destiné aux laboratoires. Vous les aimez ; pour vous et pour Dieu, ils sont sacrés. Il vous faut donc revendiquer le droit d’éduquer vos enfants selon les valeurs auxquelles vous êtes attachés. Il vous faut préserver vos responsabilités sans vous en laisser spolier.

 

« Si vous m’aimez, nous dit Jésus, vous resterez fidèles à mes commandements ». Or, nous le savons, le Christ nous demande avant tout de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. La famille est le premier lieu d’éducation et comme l’école élémentaire  de l’amour. Là, l’enfant apprend à aimer ; il doit voir que « aimer c’est tout donner et se donner soi-même » … avec responsabilité … jusqu’au renoncement. L’amour n’est pas un défoulement ni un amusement ; C’est un dépassement, un accomplissement.

 

À mes yeux, c’est un vrai sujet d’inquiétude que de constater une spirale étatique qui s’ingère de plus en plus dans l’éducation des jeunes et des enfants. L’éducation nationale, dans le domaine fondamental de l’amour, en vient à spolier l’éducation parentale.

? Nous avions déjà des manuels scolaires de SVT, en classe de 4ème, se livrant à un déballage technique et purement physiologique de la sexualité, réduite au rang animal, sans critère moral.

? Il y a peu, nous avons vu s’imposer dans les lycées d’Île de France le « pass-contraception » qui consiste en la remise de cinq coupons donnant aux jeunes un accès gratuit et anonyme à la contraception pour une durée de 3 à 6 mois : consultations de médecins, prises de sang et analyses médicales, pilule, implant, stérilet, patch, etc… sont compris dans le « pass ». Comme l’a souligné notre archevêque, le Cardinal André Vingt-Trois, c’est « le symptôme de l’échec de la pédagogie qui a été mise en œuvre dans les établissements depuis 15 ans ». Il a relevé que l’éducation affective actuellement dispensée dans les établissements fait de la relation sexuelle  « un geste sans signification, un geste dangereux dont il faut se protéger ». « Tous les éléments que l’on met en place en ce moment sont des éléments pour détourner la responsabilité. Et donc pour banaliser des relations sexuelles sans contenu affectif très précis et sans relation forte entre les personnes », a-t-il ajouté.

? Et voilà que pour la rentrée scolaire prochaine, on nous annonce l’entrée dans les programmes de première de la théorie du gender, une idéologie qui nie la différence des sexes et la complémentarité naturelle entre l’homme et la femme. Les manuels déjà parus affirment que la prédominance de l’hétérosexualité est uniquement due au contexte culturel et social dans lequel nous baignons. L’orientation sexuelle est ainsi déconnectée de l’identité sexuelle, « l’homosexualité ou la transsexualité relevant de la liberté souveraine des individus ». Finalement, c’est toute la sexualité humaine qui est « totalement désacralisée au fil des pages ».

 

Parents, vos enfants sont vos enfants et non, d’abord, ceux de la République. Ils sont la chair de votre chair, le fruit de votre amour. Pour vous et pour Dieu, ils sont sacrés. Protégez-les. L’Etat peut-il s’arroger le droit de s’emparer de leur âme, de biaiser leur discernement moral et d’obscurcir leur intelligence sur les questions les plus fondamentales ? Ne vous laissez pas spolier. Revendiquez le respect de vos responsabilités.

 

Familles, aujourd’hui, en notre paroisse, dans un climat de convivialité, à l’occasion du Trophée des familles, vous allez vous livrer à de multiples épreuves ludiques et sportives. Mais il est d’autres luttes que vous avez à mener au quotidien. Il faut se surpasser pour se donner et tout donner. Il faut s’oublier pour aimer en toute vérité. Il faut se mobiliser pour triompher. Il faut prier pour demander le soutien de notre Défenseur qui, selon la promesse de Jésus, est pour toujours avec nous : c’est l’Esprit de vérité.

 

 

Père Gilles Morin

Curé

Son Chemin, sa Vérité, sa Vie, c’était le Christ

Vous ne le connaissez guère ; dans la foulée de la journée mondiale des vocations et à l’occasion de notre pèlerinage paroissial, j’aimerais vous parler un peu de lui parce qu’il m’est cher. Il se nomme Henri Planchat. Ce fut le premier prêtre de notre Congrégation. C’était un bon prêtre, un saint religieux. Sa vie reposa tout entière sur la pierre vivante qu’est le Christ. Son chemin, sa vérité, sa vie, ce fut le Christ. Il fut tout entier l’humble serviteur des  petits, des ouvriers et des pauvres … jusqu’à sa mort sanglante.

 

Sa sœur a raconté cet entretien : « – Oh ! que je serais heureuse d’avoir un frère Jésuite !. Tu n’as pas envie de l’être, toi ? – que me dis-tu, reprit-il avec vivacité, Jésuite ! je ne suis pas digne d’entrer dans une telle compagnie ! … Et Lazariste, lui disais-je alors ! – Non plus, tout cela est trop haut pour moi. – Mais comment, lui disais-je, toi qui aimais tant à lire les travaux des missionnaires, les Annales, qui pleurait même parfois, en voyant qu’ils n’avaient pas les secours nécessaires pour répondre à l’appel des pauvres sauvages, tu ne te sens pas l’envie, le désir, le besoin d’aller les seconder ! – Ah ! répondait-il alors, en poussant un profond soupir ; si comme moi, tu avais parcouru la banlieue de Paris (Notre quartier faisait alors partie de la banlieue de Paris) si tu avais vu la profonde ignorance et toutes les misères morales de ce pauvre peuple, tu conviendrais que cela vaut bien la Chine, et que cette mission, pour être plus inconnue, plus ignorée de ce monde, n’en peut avoir moins de mérites devant Dieu … » Et, comme elle lui demandait encore s’il n’aspirait plus comme autrefois à la grâce et à la gloire du martyre : « Je n’en suis pas digne, répondit-il, tu n’y penses pas ! … Dieu choisit qui il veut, ce n’est pas à nous à choisir, mais bien à nous abandonner à sa conduite, nous efforçant de ne pas nous écarter de la voie qu’il nous a tracée ».

 

Henri Planchat ne s’est pas écarté de la voie que Dieu lui a tracée ; le Seigneur l’a finalement jugé digne du martyre. Il y a 140 ans, avec 48 autres détenus, ce saint prêtre tombait sous les balles des révolutionnaires, rue Haxo. C’était le 26 mais 1871 sous ce qu’on a appelé la Commune de Paris.

 

Redisons-le : Pour Henri Planchat, son Chemin, c’était le Christ qu’il suivit jusqu’au bout ; sa Vérité, c’était le Christ pour lequel il versa son sang ; sa Vie, c’était le Christ, le grand amour et le tout de son âme de religieux-prêtre.

 

Les pèlerins de notre paroisse vont marcher, sous le regard de la Vierge Marie, comme pour témoigner leur désir de mettre leurs pas dans ceux de Jésus, jusqu’au bout. Ils vont approfondir et proclamer leur foi comme pour manifester leur volonté d’enraciner leur quotidien sur la Vérité qu’est Jésus ; dans l’Eucharistie, ils vont communier parce qu’ils croient que là est le pain de la route, la source de la vie.

 

Sans nul doute, c’est la Très Sainte Vierge qui a disposé l’âme du Père Planchat à la grâce du martyre. Sa sœur l’atteste : « Rien de plus tendre et aussi de plus solide que sa dévotion envers Celle qu’il appelait sa bonne Mère. Il n’en parlait qu’avec un accent qui dévoilait ses sentiments ».

 

Alors, avançons tous avec Marie  sur le vrai chemin, dans la lumière de la Vérité, pour être comblé de la Vie … de la Vie éternelle.

 

Père Gilles Morin

Curé