Message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale des Missions 2011 (extraits)

 

Tous les peuples sont destinataires de l’annonce de l’Evangile. L’Eglise, «par nature est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. Telle est «la grâce et la vocation de l’Eglise, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser». De ce fait, elle ne peut jamais se replier sur elle-même.

 

Ce devoir n’a rien perdu de son caractère urgent. Et même, «la mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Eglise, est encore bien loin de son achèvement… Un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service». Nous ne pouvons être tranquilles à la seule pensée que, après deux mille ans, il y a encore des peuples qui ne connaissent pas le Christ et n’ont pas encore entendu son message de salut.

 

Mais pas seulement; le nombre de ceux qui, bien qu’ayant reçu le message de l’Evangile, l’ont oublié et abandonné et ne se reconnaissent plus dans l’Eglise ne cesse de croître et de nombreux milieux, même dans des sociétés traditionnellement chrétiennes, sont aujourd’hui réticents à s’ouvrir à la parole de la foi. Un changement culturel est en marche, renforcé aussi par la mondialisation, des mouvements de pensée et le relativisme dominant, un changement qui conduit à une mentalité et à un style de vie qui ignorent le message évangélique, comme si Dieu n’existait pas, et qui encouragent la recherche du bien-être, du gain facile, de la carrière et du succès comme but de la vie, même au détriment des valeurs morales.

 

La mission universelle implique toutes les personnes, tout et toujours. L’Evangile n’est pas un bien exclusif de celui qui l’a reçu, mais est un don à partager, une bonne nouvelle à communiquer. Et ce don-engagement est confié non seulement à quelques-uns, mais à tous les baptisés, qui sont «une race élue,… une nation sainte, un peuple acquis (par Dieu)» (1 P 2, 9), afin de proclamer ses œuvres merveilleuses.

Homélie du pape Benoît XVI à la messe de béatification de Jean-Paul II

« …/… Chers frères et sœurs, aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd’hui, son nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté …/… Karol Wojty?a, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et il savait bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l’Église signifiait placer la Mère du Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour l’Église entière. Cette vision théologique est celle que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a ensuite conservée et approfondie toute sa vie. C’est une vision qui est synthétisée dans l’icône biblique du Christ sur la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui est résumée dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojty?a : une croix d’or, un «M» en bas à droite, et la devise «Totus tuus», qui correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en laquelle Karol Wojty?a a trouvé un principe fondamental pour sa vie: «Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie» …/…

L’exemple de sa prière m’a toujours frappé et édifié: il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la souffrance: le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un «rocher», comme le Christ l’a voulu. Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque: ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Église.

Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru ! Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. Tant de fois tu nous as bénis sur cette place du Palais Apostolique. Aujourd’hui, nous te prions : Saint Père  bénis nous. Amen. »