« Il n’y a rien de plus beau que d’être rejoints, surpris par l’Évangile, par le Christ. Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui ». Cette affirmation acquiert une plus forte intensité si nous pensons au mystère eucharistique. En effet, nous ne pouvons garder pour nous l’amour que nous célébrons dans ce Sacrement. Il demande de par sa nature d’être communiqué à tous. Ce dont le monde a besoin, c’est de l’amour de Dieu, c’est de rencontrer le Christ et de croire en lui. C’est pourquoi l’Eucharistie n’est pas seulement source et sommet de la vie de l’Église; elle est aussi source et sommet de sa mission: « Une Église authentiquement eucharistique est une Église missionnaire ». Nous aussi, nous devons pouvoir dire à nos frères avec conviction: « Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous » (1 Jn 1, 3). En réalité, il n’y a rien de plus beau que de rencontrer le Christ et de le communiquer à tous. L’institution même de l’Eucharistie, du reste, anticipe ce qui constitue le cœur de la mission de Jésus: Il est l’Envoyé du Père pour la rédemption du monde (cf. Jn 3, 16- 17; Rm 8, 32). Au cours de la dernière Cène, Jésus confie à ses disciples le Sacrement qui actualise le sacrifice qu’il a fait de lui-même par obéissance au Père pour notre salut à tous. Nous ne pouvons nous approcher de la Table eucharistique sans nous laisser entraîner dans le mouvement de la mission qui, prenant naissance dans le Cœur même de Dieu, veut rejoindre tous les hommes. La tension missionnaire est donc constitutive de la forme eucharistique de l’existence chrétienne.
Benoît XVI : exhortation apostolique Sacramentum caritatis N° 84

Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur. Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l’amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Prêtre se consumant d’amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout de l’Amour. Sa pauvreté n’était pas feinte. Il savait qu’il mourrait un jour comme « prisonnier du confessionnal ». Il avait par trois fois tenté de s’enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu’il était plus un écran à la bonté de Dieu qu’un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « j’ai fait l’enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l’évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modèle.