Tachez qu’on aime saint Joseph

Bon saint Joseph, comme je suis content que l’on parle un peu de toi à l’approche de Noël ! N’es-tu pas trop souvent le grand oublié ? Il est vrai que tu te plais à rester dans l’ombre et à te faire discret. Pas une seule parole de toi n’a été retenue dans l’Evangile.

 

Bon saint Joseph, le Père Jean-Léon Le Prevost, fondateur de ma congrégation des Religieux de Saint Vincent-de-Paul, avait une grande dévotion envers toi. « Tachez, écrivait-il, qu’on aime saint Joseph chez vous et autour de vous. Il y a tant à gagner à lui être bien affectionné : il peut beaucoup et il est bien bon ». Permets-moi de répondre à sa demande ; accorde-moi la joie de te faire aimer et donc de parler un peu de toi.

 

Bon saint Joseph, comme j’aimerais avoir ta foi ! Tu apprends la nouvelle : Marie est enceinte. Á vues humaines, quel choc ! T’aurait-elle trompée ? Tu n’oserais la soupçonner. Aurait-elle commis l’adultère ? Tu ne saurais la suspecter. Marie est trop pure, trop belle, trop sainte ; tu le sais, tu le vois, tu le crois. Aussi, là où les hommes crieraient leur indignation et réclameraient la lapidation, toi, bon saint Joseph, tu te trouves dans l’admiration, tu entres avec foi dans le mystère de l’Incarnation. Non, Marie ne t’a pas été infidèle. Oui, l’enfant qui est en elle vient bien de l’Esprit-Saint. Alors que faire, toi le juste ? Que faire sinon te retirer et t’effacer devant ce si grand mystère ? Que faire sinon, avec héroïsme, te séparer humblement d’une fiancée comme Marie ?  Mais Joseph, ce que tu es prêt à sacrifier, Dieu va te le donner : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse », te dit en songe l’ange du Seigneur. Tu te réveilles et, toujours avec foi, tu le fais. Il y a eu l’heure du Fiat de ta bien-aimée ; c’est maintenant ton heure. Tu prends Marie ; c’est ton fiat à la volonté de Dieu. Donne-moi, dans la nuit de Noël, d’avoir ta foi.

 

Bon saint Joseph, comme j’aimerais avoir tes yeux. Ils ont été éblouis, mois après mois, par la grâce qui émanait de Marie. Ils ont été fascinés par l’enfant qu’elle portait en son sein et que tu voyais se développer jour après jour. Surtout, Joseph, ils ont été les premiers à voir sortir du ventre de la Vierge le Sauveur du monde ; les premiers, ils contemplèrent le Verbe de vie, la Lumière du monde. Donne-moi, dans la nuit de Noël, d’avoir ton regard.

 

Bon saint Joseph, comme j’aimerais avoir tes mains, ces mains qui ont soutenu Marie, qui ont travaillé pour préparer l’accouchement, qui ont contribué à l’Avènement. Ce sont tes mains, Joseph, qui ont déposé le divin Enfant dans la crèche. Ce sont elles qui, les premières, l’ont porté. Donne-moi, dans la nuit de Noël, d’avoir tes mains.

 

O saint Joseph, surtout, dans cette nuit très sainte, sois bien présent avec Marie et Jésus dans la crèche de mon cœur. Aide-moi à prononcer comme toi mon fiat, à contempler l’Enfant-Dieu avec admiration et à le porter en mes mains avec vénération. Alors je serai plein de joie. Tu peux beaucoup, n’est-ce pas ? … et tu es bien bon.

 

Père Gilles Morin

curé