« Bourrées de talents »

 

Le Seigneur a été prodigue envers elles. Nous en faisons chaque jour l’expérience. Elles sont pétries de talents et, le plus souvent, elles se plaisent à les faire fructifier : Tendresse, finesse et délicatesse …  Attention, affection et compréhension … piété, bonté et générosité … Que dire lorsque, de plus, elles sont vaillantes, ardentes et prévenantes. Elles … ce sont les femmes, bien sûr. Je ne prétends aucunement qu’elles soient parfaites. Elles ont sans nul doute leurs fragilités et leurs limites que je n’oserais lister de peur de les froisser. Mais qui n’en a point ? Les talents qu’elles cultivent et développent sous nos yeux éclairent notre vie, font battre nos cœurs et irradient notre quotidien. Le jeune homme épris de sa bien-aimée le sait bien. A-t-il trouvé une femme vaillante et pleine de sagesse ? Son cœur s’embrase ; il quitte tout pour acquérir cette perle de grand prix ; il sait qu’il y va de son bonheur.

 

La Femme par excellence, c’est la Vierge Marie. Le Père Le Prevost, fondateur de notre Congrégation des Religieux de Saint Vincent-de-Paul, écrivait ces belles lignes : « Vous le sentez comme moi, cher ami ; la Sainte Vierge, dans notre foi si sainte et si parfaite, c’est la mère dans la famille ; n’est-ce pas tout dire ? Retirez la mère de la famille, le feu s’éteint au foyer, les biens qui nous restent sont décomplétés et perdent presque tout leur prix ».

 

Lançons-nous dans une paraphrase : « Vous le savez comme moi, chers amis ; les femmes, dans l’Eglise, c’est comme autant de maman dans une famille ; n’est-ce pas tout dire ? Retirez les femmes dans l’Eglise, le feu s’éteint au foyer, tout se ternit et s’assombrit. Que reste-t-il, ou plutôt qui reste-t-il ? ». Nous le savons, nous le voyons. Elles sont les plus nombreuses dans nos assemblées, les plus engagées dans les multiples mouvements et services d’Eglise. Qui oserait sérieusement prétendre qu’elles n’ont pas leur place au sein de nos communautés chrétiennes ? Sans les femmes, il n’y aurait plus de vie dans notre monde ; sans elles, que resterait-il de vie dans l’Eglise ?

 

Elles n’accèdent pas au sacerdoce, certes. En son temps, le pape Jean-Paul II avait rappelé que l’Eglise ne se croyait pas autorisée à changer ce que le Christ avait lui-même institué. Il n’en demeure pas moins que la Parole de Dieu et l’histoire du christianisme sont riches de leçons et nous montrent l’immense fécondité de leurs talents déployés. N’est-ce pas une femme, Marie, qui enfanta le Sauveur du monde ? Ne sont-ce pas des femmes qui, à l’encontre de la lâcheté de ces hommes, intimes de Jésus, allèrent jusqu’au Golgotha telles autant de « mères courage » ? N’est-ce pas encore une femme, Marie-Madeleine, qui mérita le titre d’apôtre des apôtres et fut la première messagère de la résurrection ?

 

Ô femmes vaillantes et remplies de sagesse, que serions-nous sans vous ? Que seraient l’Eglise et notre monde sans vos talents qui façonnent notre  humanité et irradient notre quotidien ? Vous êtes infiniment plus précieuses que les perles. Permettez-nous aujourd’hui, sincèrement et avec reconnaissance, de faire votre éloge.

 

Père Gilles Morin

Curé