« Quand nous nous arrêtons, cela ne va plus »

 

Elle est vraiment spectaculaire et triomphale cette entrée de Jésus à Jérusalem. Le Nazaréen est loué, vénéré, « encensé » : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur ».

Les siècles se sont écoulés. Aujourd’hui,  les titres médiatiques  expriment un véritable  enthousiasme à l’égard de notre nouveau pape, François. Il jouit d’une telle aura de simplicité et d’humilité. N’est-il pas  l’ami des pauvres, le messager de la fraternité et de la paix ? Les foules affluent et l’acclament.  Mais soyons-en sûr ; le Saint-Père n’oublie aucunement que − selon la belle expression de Sainte Catherine de Sienne − il est « le doux Christ en notre terre ». Les médias sont versatiles ; aux acclamations succéderont la dérision et les accusations. Pour l’instant il est loué, respecté et honoré ; demain il sera caricaturé, critiqué et rejeté. « Le disciple n’est pas au-dessus de son Maître ». Ainsi en a-t-il été du Christ, ainsi en sera-t-il de notre pape François comme il en fut de ses prédécesseurs, dès lors qu’il abordera, entre autres, les sujets sensibles de morale et de société.

 

Dans son audience au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, ce vendredi 22 mars, notre Saint-Père, se référant au saint dont il a choisi le nom, s’exprimait en ces termes : « François d’Assise nous dit : travaillez pour construire la paix ! Mais il n’y a pas de véritable paix sans vérité ! La paix ne peut pas être véritable si chacun est la mesure de lui-même, si chacun peut revendiquer toujours et seulement son droit personnel, sans avoir le souci en même temps du bien des autres, de tous, à partir de la nature qui unit chaque être humain sur cette terre ». La mission du pape est justement de proclamer  LA vérité ! et il ne manquera pas de le faire à temps et à contretemps, en toute liberté.

 

En ce dimanche où nombreux sont ceux qui se mobiliseront pour la cause si importante du mariage et de la famille, il est bon de se rappeler ces lignes de vérité adressées aux carmélites de Buenos Aires par le Cardinal Jorge Mario Bergoglio, notre actuel pape François, lors du projet de « mariage » homosexuel en Argentine ; c’était en juin 2010 :   « Ici, il y a la jalousie du diable, par qui le péché est entré dans le monde. Il a l’intention de détruire perfidement l’image de Dieu − homme et femme, qui ont reçu la mission de croître, multiplier et dominer la terre. Ne soyons pas naïfs : il ne s’agit pas d’une simple lutte politique ; mais d’une intention qui vise à détruire le plan de Dieu. Ce n’est pas un simple projet législatif, mais une manœuvre du père du mensonge qui veut confondre et tromper les enfants de Dieu ».

 

En ce dimanche des Rameaux, le prêtre nous invitera à suivre le Christ « dans sa Passion jusqu’à la croix pour avoir part à sa résurrection et à sa vie« . C’est un appel à marcher. Notre pape François n’y a-t-il pas fait écho dès le début de son pontificat lorsqu’il a lancé : « Je voudrais que tous …/… nous ayons le courage, vraiment le courage, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur …/… Notre vie est une marche et quand nous nous arrêtons, cela ne va plus ». Alors ne nous arrêtons surtout pas. Entrons dans cette Semaine Sainte avec une grande ferveur, une belle générosité, brulants d’un amour pour Jésus qui nous fait aller avec Lui jusqu’au bout. Il nous aime tellement ; oui, tellement.

 

Père Gilles Morin
Curé