Celle qui nous conduit à la lumière

 

Il y eut un jour où je vins au jour, où mes yeux s’ouvrirent, dans l’émerveillement d’une profusion de lumière. Oui, il y eut le jour de ma naissance qui ne fut possible que parce que, par-delà l’amour de mes parents, j’eu la grâce d’avoir une maman qui, neuf mois durant, me porta et m’accompagna jusqu’à ce moment fabuleux de ma venue en ce monde. Une maman, ce devrait toujours être pour son enfant un trait de lumière qui mène à LA Lumière.  Voir sa petite ou son petit irradié et transfiguré, quelle splendeur et quelle joie immense pour tout parents.

 

Dans mes jeunes années, j’aimais fredonner au son de la guitare cette chanson bien connue de Johnny Hallyday : « Les portes du Pénitencier ». Un jeune emprisonné regrettait d’avoir fait pleuré sa mère, d’avoir tant erré pour ne l’avoir pas écouté. Aujourd’hui, j’aime prendre le temps de relire les pages de ma vie. Il en est de merveilleuses, il en est d’autres beaucoup moins glorieuses, il en est même de désastreuses. Il y a cependant une constante et un regret. Si j’avais fait confiance à ma maman, si je ne lui avais pas tant de fois désobéi et si je l’avais davantage écoutée, je me serais évité tant de faux pas, d’enfermement, de désillusions et de tristesse. Si j’avais toujours tenu la main de celle qui m’avait ouvert à la lumière, j’aurais évité tant d’obscurité et de ténèbres. Ma route aurait été tellement plus ensoleillée. Fort heureusement, ma maman ne m’a jamais lâché, elle a toujours veillé, elle m’a toujours pardonné. J’en rends grâce à Dieu.

 

Nous sommes entrés dans le mois de mai qui est le mois de Marie. Nous ne sommes ici-bas que des pèlerins. Attention à ne pas nous laisser anesthésier et engluer dans les séductions de ce monde. Tôt où tard, les portes ne manqueraient pas de se refermer ; elles seraient comme celles d’un pénitencier. Il nous faut voir plus haut, viser plus beau. Le Christ est ressuscité pour que nous ayons la vie, non celle de ce monde mais celle du Ciel. Par son Ascension, il est remonté près de son Père pour nous préparer une demeure ; n’allons pas nous accrocher à la terre. Ne rapetissons pas nos désirs, n’aplatissons pas nos idéaux, ne réduisons pas nos aspirations les plus nobles et les plus saintes. Pour cela, tenons la main de la Vierge Marie ; écoutons-la ; prions-la ; aimons-la.

 

Saint Jean, dans l’apocalypse, nous fait part d’une vision : celle de la cité sainte, de la Jérusalem céleste, resplendissante de la gloire de Dieu, ayant l’éclat d’une pierre précieuse…  « Cette cité, nous dit-il, n’a pas besoin de la lumière du soleil ni de la lune, car la gloire de Dieu l’illumine, et sa source de lumière, c’est l’agneau ». Voilà qui devrait nous faire rêver, voilà ce à quoi nous devons aspirer. Comment y parvenir ? Puisqu’il s’agit d’aller vers la lumière, rappelons-nous notre maman de la terre qui nous a ouvert à la clarté de ce monde d’ici-bas. Il nous faut donc notre maman du Ciel qui nous mène vers la lumière céleste pour nous y faire entrer dans l’éternité. Je vous le redis donc avec insistance, tenons bien la main de la Vierge Marie ; écoutons-la ; prions-la ; aimons-la. La où est Marie, là se trouve toujours Jésus ; là où est la Mère, là est son Fils, là est l’Agneau, là est la source de La Lumière qui ne s’éteint jamais.

 

Père Gilles Morin

Curé