TROUVER ; CROIRE ; ADORER

 

Il vient tout juste de naître, et déjà il suscite la division. Si petit et si fragile soit-il, il n’en est pas moins l’Enfant-Dieu, l’Enfant-Roi. Les mages le cherchent pour l’adorer ; Hérode pour le tuer.

 

« Où est le roi des juifs qui vient de naître ? » interrogent ces savants venus d’Orient. Ce sont des chercheurs sincères que rien n’arrête. Leur but ? : Trouver ce roi, se prosterner devant lui, et offrir leurs présents. On imagine aisément le choc de ces mages, arrivés à Bethléem, face à Jésus, Marie et Joseph. Quelle pauvreté ! Stupéfiante royauté ! Pourtant, nulle hésitation de leur part : ils voient, et ils croient.

 

Oui, ils offrent l’or, car ils vénèrent en cet Enfant le roi du monde ; ils présentent l’encens car ce petit est le grand prêtre qui intercède pour nous auprès de Dieu ; ils déposent la myrrhe utilisée pour embaumer les morts, car un jour Celui qui se présente si fragile vaincra la mort.

 

Ces mages ont trouvé, ils ont adoré. Ils ont vu et ils ont cru. Ils repartent par un autre chemin, tant sur les routes de Palestine qu’au plus intime de leur cœur. Pour eux, désormais, rien ne sera jamais plus comme avant.

 

Pour Hérode, au contraire, l’Enfant est perçu comme un rival qui vient déranger et qu’il faut par conséquent éliminer. Craignant d’être renversé de son trône, il envoie ses sbires, non avec des présents mais armés de glaives, nullement pour adorer mais pour massacrer. Hérode ne se mettra jamais en chemin. Il ne verra donc pas  « la lumière des nations ». Il s’enlisera dans son orgueil et sa suffisance. Pour lui, tout continuera comme avant … dans l’obscurité.

 

La question de Dieu taraude encore l’intelligence et le cœur de bon nombre de nos contemporains. Face à l’Enfant-Roi, il faut choisir :

  • ou l’on va vers Lui pour se prosterner et l’adorer ;
  • ou l’on s’efforce de l’effacer de notre vie pour éviter tout bouleversement et revendiquer notre indépendance.

 

« Où est le roi des juifs ? » Cette question se pose-elle encore vraiment à nous aujourd’hui ? Nous en savons tellement plus que les mages. L’Enfant de la crèche, nous n’en doutons pas, est le même qui se trouve sur nos autels en chaque eucharistie. Il nous faut donc nous mettre en marche, aller vers lui, nous prosterner. Comme pour les mages, le choc d’une telle rencontre doit  être déterminant. Nous voyons, nous croyons, nous adorons. Rien ne doit donc plus être comme avant.

 

Père Gilles Morin

Curé