Têtu comme un breton

 

« Nul n’est sensé ignorer la loi », dit-on. C’est un véritable défi en notre époque où décrets, règlementations et lois se multiplient à n’en plus finir. L’un de nos paroissiens qui exerce le beau métier d’avocat m’a confié qu’il lui fallait se réserver une journée complète par semaine pour étudier les textes législatifs qui ne cessent de paraître. La loi de Dieu est tellement plus simple à mémoriser : elle tient en dix commandements. Nul ne saurait donc les ignorer. À la différence des lois humaines, nul ne saurait y toucher. Pour les préserver, il faut les rabâcher. Qui veut véritablement vivre doit les observer. C’est une voie de sagesse et de sainteté.

 

Sur la montagne, Jésus parle avec autorité : « Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi ». Autrement dit : « Pas touche à la Loi », … celle de Dieu, bien sûr . Et Jésus de répéter : « Vous avez appris … et bien MOI je vous dis… ». Il ne lâche rien ; il ne cède en rien. N’est-il pas « la Parole éternelle du Père », Celui qui EST « la Vérité et la Vie » ? Loin de sombrer dans un légalisme sec qu’il dénoncera tant de fois chez les pharisiens, il vivifie la Loi par l’amour ; il la transcende et la couronne.

 

À nous, sur nos routes humaines et en cette année de l’Appel, de nous unir à Jésus pour laisser résonner Sa Parole d’Eternité.

Nos gouvernants auront beau seriner leurs couplets et refrains sur la laïcité conçue comme exclusion de Dieu, je me devrai de proclamer : « Et bien moi je vous dis : « Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout » ».

Nos responsables politiques auront beau légiférer sur des dérives de notre société pour les avaliser, je ne pourrai que rabâcher : « Et bien moi je vous dis : « Tu honoreras ton père et ta mère «  ».

Nos législations auront beau nous dire qu’il est permis de tuer un innocent : Il me faudra alors répliquer : « Et bien moi je vous dis : « Tu ne tueras pas » ».

Etc … etc … etc …

 

Oui, je devrai le dire, je me dois de le répéter, de le marteler, de le rabâcher. Chacun de nous a ce devoir et est appelé à cette mission, non point en se défoulant dans des polémiques stériles et virulentes, non point dans la spirale de la haine et de la violence, mais avec la justesse et la force de la Vérité, avec le respect et la suavité de la Charité.

 

Oui, je devrai le dire, je me dois de le répéter, de le marteler, de le rabâcher. Certes, je ne saurai renier mes origines de l’ouest de la France. On me dira donc que je suis « têtu comme un breton », ce qui n’est pas faux. Mais vous le savez, en de telles affirmations, ce n’est pas moi qui parle, c’est Jésus qui parle alors en moi. Ira-t-on jusqu’à dire que Jésus était « têtu comme un breton » ?

 

Père Gilles Morin,

Curé