Non pas Laetitia amoris, mais Amoris laetitia

 

Encore, et encore ! Peut-être vous en souvenez-vous ? Il y a environ deux ans, je recevais un appel téléphonique :

–    Allo ! me répondit alors mon interlocuteur… Allo ! Monsieur paroisse ?

J’avais alors souri devant l’ignorance et l’impair du démarcheur que j’avais en ligne.

 

Ce jeudi soir, vers 20h00, ce fut comme une réplique de cet entretien. Après avoir décroché le combiné, je fus le premier à prendre la parole :

–   Allo !

–  Oui, allo ! C’est monsieur Communaute ?

Là encore, j’eu du mal à contenir mon esclaffement. Je compris tout de suite à qui j’avais à faire : une voix féminine qui, sa liste sous les yeux, démarchait des clients potentiels pour sa société. Avec le plus de sérieux possible, je lui fis remarquer que Monsieur Communaute n’existait pas mais qu’elle était en contact avec une communauté religieuse. « Communaute … Communauté ». Il n’y a qu’un accent qui fait la différence, ce qui est insignifiant pour qui ne sait guère ce qu’est cette réalité.

 

Il y a, certes, l’accent orthographique mais il y a aussi l’accent donné à sa voix et l’accent mis sur une priorité que l’on veut mettre en relief. Vous le voyez : un accent peut changer beaucoup de chose et donner lieu à bien des interprétations.

 

Notre pape François vient de promulguer son exhortation post-synodale sur la famille. Elle est à lire. Nourrie de la Parole de Dieu, du Concile Vatican II et de l’enseignement de ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI, elle n’est cependant pas une simple répétition stéréotypée du Magistère de l’Eglise. Elle a sa richesse propre et son accent particulier. Son titre est magnifique : « Amoris Laetitia » Non pas « Mme ou Mlle AMORIS Laetitia », mais bien « Amoris Laetitia » qui se traduit : « La joie de l’Amour ».

 

« L’Eglise est une famille de familles », rappelle notre pape François. Notre paroisse, c’est l’Eglise qui est à Notre-Dame de Nazareth, famille de familles, communauté unie dans la foi, l’espérance et la charité, grand chœur vivant et vibrant de l’amour du Christ ressuscité.

 

En ce dimanche où nous sommes en fête dans le contexte de nos Journées d’Amitié, sachons nous émerveiller de former, par la grâce de Dieu, une grande famille et une belle communauté.  « La joie de l’amour qui est vécue dans les familles, réaffirme le pape François, est aussi la joie de l’Église ». Que notre joie de faire communauté et de vivre dans la charité soit donc une joie pour tous … une joie pour l’Eglise. Il est si beau de pouvoir dire en véritté, au diapason de l’apôtre Pierre : « Tu sais bien que je t’aime ». Sans nul doute, c’est une source de grande joie.

 

Père Gilles Morin,

Curé