Transfert à Jésus

« Neymar » : Si vous êtes amateurs de football, vous connaissez évidemment le nom de ce joueur brésilien acquis à prix d’or par le club du Paris Saint Germain au cours de l’été. Si vous ne vous intéressez aucunement à ce sport mais que vous avez gardé contact avec l’actualité du mois d’août, vous avez au moins entendu ressasser le nom de ce joueur qui séduit tant de supporters.

Par-delà la démesure scandaleuse des enjeux financiers qui marquent le football, il y a vraiment matière à réflexion. Qu’on le veuille ou non, cet artiste du ballon rond séduit ; des foules se laissent séduire. Parlant de ce joueur prodige, les journaux n’ont pas hésité à titrer : «Un roi à Paris », «À lui Paris»,  et même encore, -en parlant de son transfert à prix exorbitant- : «le monde vient de changer».

Voilà qu’en cette rentrée, après la dispersion et peut-être trop de légèreté et de superficialité de notre part durant cette période estivale,  la liturgie nous recentre d’emblée sur l’essentiel.

Laissons-nous séduire comme le fit le prophète Jérémie : « Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi » (Jr 20,7).

Avec le psalmiste, chantons de tout cœur notre soif de bonheur : « Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau … Toute ma vie je vais te bénir … »

Laissons résonner en nous l’appel de l’apôtre Paul qui ne peut prendre consistance que si nous avons été fascinés par le Christ Sauveur : « Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps—votre personne tout entière—, en sacrifice vivant, capable de plaire à Dieu » (Rm 12, 1). Et l’apôtre d’ajouter :

« Ne vous modelez pas sur le monde présent ». Nous sommes pourtant si immergés dans l’esprit du monde, prêts à bien des folies pour les nouvelles idoles humaines et si attiédis dès qu’il s’agit de tout miser sur le Christ.

Laissons alors Jésus nous attirer pour effectuer un transfert, non point en nous faisant miroiter des ponts d’or, mais en nous invitant à renoncer à nous-mêmes, à prendre notre croix et à perdre notre vie pour finalement la gagner. Saisissons cette offre de transfert ; il y va de notre joie, il y va de notre vie.

Revenons à Neymar. Il y a environ 4 ans, il n’hésitait pas à affirmer devant les media : «Dieu m’a toujours aidé, tout ce que j’ai, c’est lui qui me l’a donné. Je le remercie tous les jours ». En diverses circonstances, sur un terrain de football et sous le feu des caméras, faisant fi des polémiques que cela pouvait susciter, il n’hésitait pas non plus à arborer un bandeau frontal sur lequel tous pouvaient lire « 100% Jésus ».

Entrons résolument dans cette nouvelle année pastorale en nous laissant à nouveau séduire par le Christ. Laissons le Seigneur vaincre nos résistances par la puissance de son amour et de sa Croix. Faisons le choix, non point de l’esprit du monde, mais du 100% Jésus. Opérons ce transfert. Nous progresserons alors dans la sainteté pour notre plus grand bonheur.

Père Gilles Morin, curé