« Là réside la Trinité Sainte »

« La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit-Saint soit toujours avec vous ». Qu’elle est belle cette salutation que le célébrant nous adresse au début de la messe ! Que peut-il nous souhaiter de plus grand ? Que peut-il nous rappeler de plus important ? Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes le lieu où réside la Trinité Sainte. Je vous le demande à nouveau : que pouvons-nous désirer de plus beau ?

Tu as de grands biens ? et après …

Tu savoures ta réussite professionnelle ? et après …

Tu jouis d’une bonne santé  et après ?

Tu débordes de compétences et de performances ? et après …

Tu comptes de nombreuses relations et tu es admiré ? et après …

Qu’est-ce que tout cela en comparaison de ton titre de gloire ? Te rends-tu vraiment compte de ta dignité ? Tu es Fils de notre Père des Cieux, frères de Jésus-Christ, vivifiés par leur Esprit.

 

On rapporte que Saint Léonidas, père d’Origène (l’un des apologistes du 3ème siècle), allait souvent près de son fils pendant son sommeil. Il lui découvrait sa poitrine et baisait avec respect son corps en se disant : « Là réside la Trinité Sainte ». Lorsque le prêtre s’adresse à vous pour vous saluer au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, il vient comme imiter la démarche paternelle de ce saint ; il se dit et vous dit : « En toi réside la Trinité Sainte ».

 

Quelle joie pour le prêtre de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !

Quelle joie pour lui de pardonner, toujours au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !

Quelle joie encore, pour lui, de célébrer les saints mystères et de bénir, et de bénir encore, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !

 

Ce dimanche, notre paroisse est en pèlerinage à N.D. de Liesse. Nous marchons vers notre maman du ciel afin de la prier pour les prêtres, afin de lui demander de nombreux et saints prêtres. Ils nous bénissent si souvent. Sans prêtres, que deviendrait notre monde ? Sans prêtre, comment avancerions-nous joyeusement sur les chemins de ce monde ? Tous ensemble, ne formant qu’un même corps, membres d’une même famille qu’est l’Eglise, demandons par Marie d’avoir toujours sur notre route de bons et saints prêtres qui se plaisent à déverser en nous les grâces de Dieu et à nous bénir au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

 

Père Gilles Morin

Curé

Des lunettes pour le Ciel

J’ai 55 ans ; je n’en ai plus vingt. Les années passent ­­– comme on dit –  et, avec elles, apparaissent quelques petites infirmités. Me voilà contraint de mettre de plus en plus souvent mes lunettes. Sans elles, ma bible de poche est désormais pour moi illisible ; les lettres se confondent, les lignes s’entrelacent. J’ai beau forcer sur ma vue au prix d’efforts parfois douloureux, mais c’est en vain. Tout me paraît brumeux, tout demeure nébuleux. La Parole de Dieu me reste inaccessible. Il suffit que je mette mes lunettes, et voilà que chaque lettre s’éclaire, chaque mot s’illumine, chaque verset devient limpide.

C’est stupéfiant de constater combien les hommes s’épuisent à avancer au quotidien à coups de tensions, déployant en vain des énergies qui les laissent, tâtonnants et errants, dans la brume de ce monde. L’essentiel leur fait défaut : il leur manque l’Esprit … l’Esprit-Saint qui veut faire de nous des saints.  « C’est le Saint-Esprit, affirme le Curé d’Ars, qui chasse le brouillard que le démon met devant nous pour nous faire perdre le chemin du ciel ». Et, ailleurs, il ajoute : « L’Esprit-Saint est une lumière et une force. C’est lui qui nous fait distinguer le vrai du faux et le bien du mal. Comme ces lunettes qui grossissent les objets, le Saint Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand. Avec le Saint-Esprit, on voit tout en grand : on voit la grandeur des moindres actions faites pour Dieu et la grandeur des moindres fautes. Comme un horloger avec ses lunettes distingue les plus petits rouages d’une montre, avec les lumières de l’Esprit Saint nous distinguons tous les détails de notre pauvre vie ».

Ne négligeons pas l’Esprit-Saint ; invoquons-le, appelons-le. Que nous sert en effet d’avoir à portée de mains des trésors admirables si nous sommes aveugles ? Prenons ces lunettes qui nous feront voir tout en grand, … qui nous feront voir que Dieu est grand et qu’à ses yeux, nous sommes grands … qui nous feront voir que Dieu est Amour et que notre bonheur réside dans l’Amour … qui nous feront voir que Dieu est saint et que nous avons vocation à être des saints.

 

Ne contristons pas l’Esprit-Saint ; écoutons-le, suivons-le. Ceux qui se laissent conduire par le Saint-Esprit, nous dit le Curé d’Ars, éprouvent toutes sortes de bonheur au-dedans d’eux-mêmes ; tandis que les mauvais chrétiens se roulent sur les épines et les cailloux …/… »

 

En cette solennité de la Pentecôte, les enfants qui sont confirmés en notre paroisse ainsi que les adultes qui le sont à la Cathédrale jouissent certainement d’une lumière intérieure. Pour eux, tout s’éclaire.  Ne restons pas, quant à nous, dans nos aveuglements. Ils éprouvent certainement « toutes sortes de bonheur au-dedans d’eux-mêmes ». N’allons-pas, nous, nous rouler « sur les épines et les cailloux ».

 

Père Gilles Morin

Curé