Où est notre trésor ?

 

Questionnés par lui, les Apôtres n’ont pas osé répondre à Jésus. C’était pourtant une question simple et l’on dirait aujourd’hui peu intrusive, puisque Jésus et ses Apôtres partageaient la même vie. « De quoi discutiez-vous en chemin » ? Cette question était d’autant plus légitime que Jésus venait, sur ce chemin, de leur annoncer sa Passion.

 

Et nous, de quoi discutons-nous en chemin ? Sans doute que nous n’oserions pas répondre nous non plus… De quoi sont faites nos vies et nos conversations, par rapport à l’urgence du salut apporté par Jésus ? Là nous pouvons répondre sans nous tromper. Il y a sans doute plus de 90% des gens qui ne parlent et ne vivent que futilement. J’entends, encore une fois par, rapport au grand projet de Dieu. Dans quelle marge nous situons-nous en tant que chrétiens ?

 

Les médias nous informent -soi-disant-. D’autres disent même qu’ils nous désinforment.

Qu’y trouvons-nous pour notre salut ? Rien de bien édifiant. Même certains journaux « catholiques » ont rangé aux oubliettes du « politiquement correct » leur drapeau.

 

Avouons que nous avons à faire un sérieux examen de conscience dans ce domaine. Car bien souvent ce qui nous préoccupe c’est d’abord notre confort, notre bien-être, la santé, ce que nous allons manger, nos loisirs et j’en passe beaucoup. Non que cela soit mauvais, bien sûr. Mais est-il possible d’envisager toute chose dans le plan de Dieu, selon le plan de Dieu ? Alors si j’ouvre les yeux je verrai que d’autres vivent, et parfois mieux, avec moins de confort que nous. Notre bien-être ne nous empêche-t-il pas de voir la précarité grandissante autour de nous ? Notre santé, si elle devient notre préoccupation centrale, ne fait-elle pas de nous des nombrilistes, affairés à paraître plutôt qu’à être ?

 

Jésus nous annonce, à nous aussi, de vraies nouvelles qui devraient susciter un peu de sérieux dans notre vie et de relativisation de nous-mêmes. Il y a en ce moment les chrétiens d’Orient qui implorent notre prière. Y pensons-nous ? Le Pape nous invite à des gestes concrets de charité envers les plus pauvres, comme les réfugiés. Que faisons-nous, si nous le pouvons ? Ou du moins, que faisons-nous, pour commencer, pour le pauvre que nous voyons en bas de notre immeuble ? La famille qui connaît tant de menaces aujourd’hui sera l’objet d’une rencontre à Philadelphie du 22 au 27 septembre, puis une Assemblée Générale du synode des évêques et un second synode extraordinaire auront lieu dans la foulée, toujours sur la famille, en octobre à Rome. Cela fait-il partie de nos priorités ? Est-ce l’objet de nos prières ferventes ?

 

Dans toutes nos rencontres, cette semaine, essayons de voir Jésus Christ et Celui qui l’a envoyé, et par toutes ces rencontres c’est lui que nous verrons, lui que nous accueillerons dans nos propres vies pour qu’il transforme en quête du Royaume toutes nos futilités.

 

Père Jean-Louis Gallet

Question incontournable

 

Ce n’est nullement une question annexe, perdue au milieu de tant d’autres. Il est mortifère de chercher à l’esquiver ou à l’évacuer. L’enjeu est de taille ; il y va de notre Vie … de la vraie Vie … de la Vie éternelle.

 

Il est une première question qui ne nous engage guère et pour laquelle nous sommes prompts à nous prononcer. « Au dire des gens, qui est Jésus ? » Tous, à un moment ou à un autre, nous avons entendu de la bouche de certains des affirmations choquantes découlant d’une immense ignorance, d’une grande indifférence, voire même d’une véhémente résistance : « Jésus ? C’est un gourou ; une invention aliénante ; un doux rêve ; une vaste fumisterie ; une idéologie» … ou encore, plus positivement : « C’est un sage au beau message ; un homme hors du commun ; une figure imposante de l’histoire etc … ».

 

Il est une seconde question qui, elle, nous bouscule et nous oblige à ne pas nous précipiter pour éviter de simplement rabâcher. « Et vous, que dites-vous ? Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui est Jésus ? ». On peut toujours réciter les formules du catéchisme de l’Eglise catholique  ou ressasser les mots de la profession de foi apostolique : « Il est le Fils unique de Dieu ; Il a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts etc … » C’est vrai ; c’est beau, sans nul doute. Et après ? M’en tenir à ces formules, n’est-ce pas ressembler à certains hommes politiques qui, harcelés par des journalistes trop pressants, se dérobent en répliquant : « C’est une très bonne question », et qui finissent par zigzaguer et esquiver. Dans notre société hyper médiatisée, il est si facile de zapper pour ne pas être dérangé.

Qui est Jésus  pour l’Eglise catholique ? nous le savons.

Mais qui est vraiment Jésus pour toi, dans le fond de ton cœur, dans ta vie de tous les jours ? nous aimerions bien le savoir aussi.

Chaque année, durant la retraite préparatoire à leur Profession de Foi, j’aborde avec les jeunes le passage d’Evangile de ce dimanche. Dans leur cahier, je leur fais écrire ces quelques mots : « Jésus me demande : pour toi, qui suis-je ? Qu’est-ce que je lui réponds ». Je leur laisse alors un peu de temps, dans le silence, pour qu’ils puissent écrire la réponse de leur cœur à Jésus leur Sauveur. C’est un bel exercice auquel nous gagnerions peut-être à nous livrer.

Oui, qui est Jésus pour toi ? nous aimerions bien le savoir parce que nous verrions alors si tes œuvres collent avec ta foi, si elles l’attestent et la mettent en lumière ou si, au contraire, elles la voilent et la contredisent.

 

Père Gilles Morin,

Curé