Qu’il est bon d’être au soleil

 

Enfin … oui, enfin la lumière, la chaleur et le soleil. L’hiver nous a paru interminable avec ses jours de froid et ses multiples chutes de neige. Le printemps, quant à lui, nous a éprouvés par son ciel gris, son enchainement de semaines climatiquement si tristes et les pluies incessantes. Nous attendions, nous espérions, nous guettions notre « frère soleil ». En ces mois de juillet et août, il fut plus que jamais présent au rendez-vous ; nos couleurs l’attestent. Nous sommes faits pour la lumière, non pour les ténèbres. L’obscurité de nos horizons humains ne doit aucunement nous faire oublier que, par-delà les nuages, le soleil ne cesse de darder ses rayons. C’est sa mission ; il est si puissant et si bienveillant qu’il finit toujours par percer les cieux les plus ténébreux. N’en est-il pas de même en termes de vie spirituelle ? Nous connaissons des jours de souffrances, des épreuves parfois cuisantes, des perspectives qui se ferment et nous conduisent à une certaine désespérance. Mais notre foi nous affirme que par-delà ces situations angoissantes, le soleil de Dieu est bien présent, déversant inlassablement sur nous ses flots d’amour et de tendresse. Le Christ, « soleil levant venu nous visiter » est avec nous, « tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».

 

Bon nombre d’entre nous reviennent de vacances. En notre frère soleil, c’est le Seigneur qui nous rappelait combien il fait bon vivre avec Lui, combien nous sommes faits pour Lui. Nos cœurs ne sont jamais épanouis tant qu’ils demeurent dans la nuit de la médiocrité et du péché. Ils sont dramatiquement recroquevillés et sclérosés lorsqu’ils sont de glace. Exposés au soleil de l’Amour, dorés par la contemplation, dilatés par la tendresse de Dieu, ils irriguent tout notre être d’une vie qui est plénitude de joie. En un mot, nous sommes faits pour la sainteté ; là est notre véritable vocation ; là est notre seul bonheur.

 

En cette période de l’histoire de notre pays marquée par tant de ténèbres, de déraison et de dépravation, notre archevêque ose faire de cette année pastorale 2013-2014 une année de l’appel. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que Dieu veut tellement pour nous la plénitude du bonheur que « le Verbe s’est fait chair » et qu’en Lui, « la Lumière est venu dans le monde ». Et nous, dans la foi, nous l’avons reconnu, nous croyons. « Nous sommes venus vers Dieu, … vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle ». Quelle grâce ! Jésus nous appelle tous à être lumière pour nos frères, à rester profondément ancrés dans la foi, à déborder d’espérance, à brûler de charité. Il nous appelle à la sainteté.

 

En ce 1er septembre, nous fêtons Saint Gilles, mon saint patron de baptême. Je lui dois beaucoup. Alors que je n’étais encore qu’un enfant, ma grand-mère m’apprit un jour cette prière toute simple :

 

« Grand saint dont j’ai l’honneur de porter le nom
protégez-moi, priez pour moi,
afin que désormais je puisse servir Dieu comme vous sur terre
et le glorifier éternellement dans le Ciel. Amen ! »

 

Je n’ai jamais oublié cette prière ; j’aime la redire aujourd’hui encore au quotidien. N’hésitez pas à l’apprendre, à la faire connaître et à la dire tout comme moi. Elle alimente en nous le désir de la sainteté, et tant qu’un tel désir brûle en tout notre être, le soleil réchauffe notre cœur.

 

Père Gilles Morin, curé

D’abord et avant tout : JESUS


Ils sont cinq : Raphaël, Thomas, Julie, Roxanne et Pierre. Ils ont entre 7 et 11 ans. En cette année de la foi, ce dimanche 30 juin, ils vont recevoir la grâce du baptême. De toute éternité, ils sont désirés de Dieu, ils sont appelés à devenir ses enfants. Leurs « Je crois » va résonner dans toute l’Eglise et nous pousser à raviver avec ferveur les promesses de notre baptême.

 

Ils sont six : Philippe, Pierre, Cyrille, Augustin, Camille et Pierre-Alain. Ils ont entre 28 et 43 ans. En cette année de la foi, ce samedi 29 juin, fête des apôtres Pierre et Paul, ils ont reçu l’onction sacerdotale des mains de notre archevêque le Cardinal André Vingt-Trois. De toute éternité et pour toute éternité, le Seigneur les a voulu prêtres de Jésus Christ. Au fond de leur cœur, ils ont laissé résonner en eux cet appel de leur Maître et Seigneur : « Suis-moi ». Selon leur histoire et chacun à son rythme, ils ont répondu : « Me voici ». Leur réponse suscite l’exultation de tout le peuple de Dieu ; leur ordination sacerdotale est une grâce pour toute l’Eglise.

 

La cohérence de la démarche baptismale devrait nous conduire à affirmer en toute vérité au Dieu d’Amour : « Je te suivrai partout où tu iras ». Il s’agit bien d’être à tel point ami et amoureux du Christ qu’on ne saurait que vouloir le suivre toujours et partout … jusqu’à la croix pour nous unir plus intimement à Lui, jusqu’à la mort pour ressusciter avec Lui à la plénitude de Sa Vie. Face à de telles perspectives, nous sommes pourtant portés à différer nos réponses, à les éluder et tergiverser, à les contourner voire même les repousser. Le Seigneur nous appelle sur une route exaltante mais ô combien exigeante. Tant de fois, nous lui lançons : « Permets-moi d’abord … Laisse-moi d’abord… ». Mais avec Jésus, le « d’abord« , ce devrait être Lui ; l’appel n’est pas pour demain mais pour aujourd’hui.

 

Toutes les âmes sont appelées à être plongées dans l’immense grâce du baptême. Pourtant, nombreuses sont celles qui s’en tiennent à distance par ignorance ou par négligence, par manque d’humilité ou par hostilité.

 

Certains baptisés, par un dessein mystérieux du Sauveur, sont appelés à être prêtres de Jésus-Christ. Pourtant, trop nombreux aussi sont ceux qui, se déclarant disciples du Sauveur, font la sourde oreille à ses appels et refusent subtilement de se donner totalement à Lui.

 

Samedi prochain, les enfants et les jeunes de nos patronages partiront en colonie. Par-delà une saine détente, ils vivront ce temps privilégié de leurs vacances avec Jésus. Ils ne manqueront pas de prier pour leurs bienfaiteurs, nombreux et si généreux, qui leur offrent en bonne part ce séjour. Les temps de prière au quotidien leur apprendront à ouvrir leur cœur à la voix du Seigneur. « Dieu, premier servi » : telle est la devise de la Sainte patronne de notre patronage « la Jeanne d’Arc de Vaugirard ». Autrement dit : d’abord et avant tout « Jésus ».

 

Dans les jours et semaines qui viennent, nombreux serez-vous à quitter Paris. Nous serons dispersés ; durant l’été, nous serons sollicités. Attractions et tentations ne manqueront pas. Nous nous efforcerons pourtant de donner priorité à Jésus. Nous nous réserverons des espaces et des temps de silence où Jésus nous redira « Suis-moi » et où nous lui répondrons :  » Tu es ma priorité des priorités. D’abord et avant tout, Toi Jésus « .

 

Père Gilles Morin
Curé