Homélie de Benoît XVI à Nazareth (extraits)

Je me réjouis d’être venu à Nazareth, le lieu béni par le mystère de l’Annonciation, le lieu témoin des années cachées de la croissance du Christ en sagesse, en âge et en grâce (cf. Lc 2, 52) …/…
J’ai confiance que cette étape de mon pèlerinage attirera l’attention de toute l’Eglise sur cette ville de Nazareth. Comme le pape Paul VI l’a dit ici, nous avons tous besoin de revenir à Nazareth, pour contempler toujours de nouveau le silence et l’amour de la Sainte Famille, modèle de la vie de toute famille chrétienne. Ici, à l’exemple de Marie, de Joseph et de Jésus, nous venons pour apprécier encore plus totalement le caractère sacré de la famille, qui est basé, dans le plan de Dieu, sur la fidélité de toute la vie d’un homme et d’une femme consacrés par l’alliance du mariage, et qui accueillent une vie nouvelle, don de Dieu. Combien les hommes et les femmes de notre temps ont besoin de se réapproprier cette vérité fondamentale qui est à la base de la société, et combien le témoignage de couples mariés est important pour la formation de consciences droites et la construction d’une civilisation de l’amour !…/…
Dans le plan de Dieu pour la famille, l’amour de l’époux et de l’épouse porte du fruit dans une vie nouvelle, et trouve son expression quotidienne dans les efforts pleins d’amour des parents pour assurer à leurs enfants une formation intégrale, humaine et spirituelle. Dans la famille, chaque personne, que ce soit l’enfant le plus petit ou le parent le plus âgé, a une valeur en lui-même ou en elle-même, et n’est pas simplement un moyen pour quelque autre fin. Ici, nous commençons à entrevoir quelque chose du rôle essentiel de la famille comme première pierre d’une société bien ordonnée et accueillante. Nous ne manquons pas d’apprécier également, dans une communauté plus vaste, le devoir de l’Etat de soutenir les familles dans leur mission d’éducation, de protéger l’institution de la famille et ses droits intrinsèques, et d’assurer à toutes les familles la possibilité de vivre et de s’épanouir dans des conditions de vie dignes…/…
En tant qu’ « élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés », nous sommes appelés à vivre en harmonie et en paix les uns avec les autres, montrant avant tout la capacité de nous supporter les uns les autres et de nous pardonner, avec l’amour dans lequel se noue la perfection (cf. Col 3,12-14). De même que dans l’alliance du mariage l’amour d’un homme et d’une femme est élevé par la grâce à la participation à l’amour du Christ et de l’Eglise dont il est une expression (cf. Ep 5,32), de même la famille, enracinée dans cet amour, est appelée à être une « Eglise domestique », un lieu de foi, de prière et de souci aimant du vrai bien durable de chacun de ses membres.