Sur sa tombe, j’ai prié pour vous

Vous le savez : je rentre de Rome où j’ai passé quatre jours avec les animateurs du patronage des garçons. Pour ma part, j’y étais déjà allé à diverses reprises ; pour la plupart d’entre eux, c’était leur premier contact avec la « ville éternelle ». Se retrouver au cœur de la chrétienté, admirer et se laisser enseigner par ces magnifiques basiliques, fouler une terre ensemencée par le sang des martyrs, vénérer ces lieux où reposent les colonnes de l’Eglise que furent Pierre et Paul … quelle grâce !

 

L’un des moments particulièrement marquants de notre pèlerinage furent ces quelques minutes de prière silencieuse devant la tombe de Jean-Paul II « le grand ». Chacun d’entre nous, à genoux, confiait à ce grand pape les nombreuses intentions qu’il portait dans son cœur. C’était beau ! c’était intense ! Soyez en sûrs, je ne vous ai pas oubliés.

 

Lorsque je me suis retrouvé à l’extérieur de la basilique, je n’ai pu m’empêcher de penser à ce dimanche des Rameaux et de la Passion que nous célébrons aujourd’hui. Sur cette immense place Saint-Pierre, le pape Jean-Paul II a été tant de fois acclamé, on l’a vu les bras levés … mais sur cette même place, il a été agressé, on l’a vu s’effondrer. « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître ». Lorsque Karol Wojtyla fut élu comme 264ème successeur de Pierre, il savait qu’il lui faudrait livrer sa vie pour son troupeau, … pour l’Eglise … pour le monde. Il savait que par-delà les heures de gloire, il y aurait la croix. Oui, on l’a acclamé mais on l’a aussi tellement critiqué. Un ministre français n’a-t-il pas, en son temps, menacé de traduire Jean-Paul II devant un tribunal international ? « Les guignols de l’info » n’ont-ils pas été jusqu’à le caricaturer de manière infamante sous la forme d’un pontife gâteux, d’une « épave abrutie et infestée d’asticots impatients « .  Rien n’a détourné Jean-Paul II de son Seigneur et Maître. Rien ne l’a arrêté ; rien ne l’a découragé ! Il est allé librement et fermement jusqu’à l’oblation totale, celle d’une vie livrée par amour, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».

 

Nous sommes si inconstants et versatiles, parfois vis-à-vis de nos parents et amis mais plus encore à l’égard de Dieu. Dans cet évangile bouleversant de la Passion qui nous est lu solennellement en ce jour, nous sommes tout à la fois cette foule chantant  « Hosanna ! » et de ceux qui crient « à mort ». Nous sommes Judas qui trahit et Pierre qui renie. Soyons davantage ce que nous devrions être : des passionnés du crucifié ressuscité… de ceux qui ne s’imaginent pas être au-dessus de leur maître et qui savent que leur vie sera marquée par la Croix… C’est un incontournable pour entrer dans la gloire …  non celle des hommes mais celle de Dieu… avec et comme Jean-Paul II.

 

Père Gilles Morin

Curé