Il y a 10 ans, jour pour jour

Nous nous en souvenons ; les images restent gravées dans notre mémoire ; elles ont défilé en boucle sur nos écrans de télévision ; elles ont fait la Une des journaux. Nous étions sous le choc. C’était il y a 10 ans, jour pour jour ; deux avions tombés aux mains de terroristes allaient s’écraser sur les Twin Towers du World Trade Center, en plein quartier de Manhattan, à New-York. Ces tours s’embrasaient ; l’inimaginable se produisait ; L’apparente toute puissance américaine vacillait.

 

Je ne pus m’empêcher alors de repenser au songe de Nabuchodonosor qui nous est relaté dans le chapitre 2 du livre de Daniel. Ce roi avait eu la vision d’une grande statue, extrêmement brillante dont la tête était d’or fin, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses de bronze, les jambes de fer et les pieds partie fer et partie argile. « Soudain, raconta-t-il au prophète, une pierre se détacha, sans que main l’eût touchée, et vint frapper la statue, ses pieds de fer et d’argile et les brisa ». Le roi vit alors l’ensemble de cette grande statue s’effondrer.

 

Par-delà le clinquant et les apparences si séduisantes soient-elles de nos sociétés, quel est le fondement de notre vie, le roc sur lequel est bâti notre édifice ? Sur quoi reposent nos civilisations ? ou plus exactement sur qui ? Les discours médiatiques nous ressassent les fluctuations du CAC 40 et les défis de la mondialisation. « Vanité des vanités, nous dit l’ecclésiaste, tout est vanité ».

 

On comprend dès lors l’importance et l’opportunité de ces mots adressés par notre pape Benoît XVI lors des récentes J.M.J de Madrid : « Vous avez raison, disait-il aux jeunes, de vouloir enraciner votre foi en Lui, de vouloir fonder votre vie dans le Christ …/… En construisant sur le roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle contribuera aussi à projeter la lumière du Christ sur les jeunes de votre âge et sur toute l’humanité, en présentant une alternative valable à tous ceux qui sont tombés dans leur vie, parce que les fondements de leur existence étaient inconsistants ».

 

Cette semaine, nous reprenons les catéchismes. Les statistiques montrent l’ampleur de la déchristianisation qui frappe notre pays, fille aînée de l’Eglise. Le nombre d’enfants catéchisés à Paris dans le primaire est de l’ordre de 25%. Seuls 11,5% d’entre eux fréquentent l’école publique. Nous devons nous mobiliser, redoubler d’ardeur missionnaire. C’est une exigence. Nous ne pouvons garder le Christ pour nous. Il nous faut le faire connaître pour le faire aimer. C’est ainsi que les générations à venir pourront bâtir leur vie sur le roc ; c’est ainsi aussi qu’elles s’efforceront d’édifier notre monde sur un fondement autrement plus consistant que les fluctuations boursières et les performances de l’économie : sur Dieu qui est Amour, Plénitude, Lumière, Vérité et Vie, … pas seulement hier et aujourd’hui, mais pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Gilles Morin

Curé