Tellement plus que deux ou trois

« Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux », nous dit Jésus. Il n’a pas l’habitude de parler à la légère. C’est donc un engagement de sa part, une assurance pour nous.

 

Ils étaient plus de deux ou trois l’avant-veille de la solennité de l’Assomption, réunis sur l’esplanade de la basilique du rosaire à Lourdes. Plusieurs milliers de malades et de pèlerins étaient en effet rassemblés pour admirer un spectacle magnifiquement mis en scène par Robert Hossein. Merci à France 3 de l’avoir retransmis à la télévision, en direct, à une heure de grande audience. La Vierge Marie y racontait la vie de Jésus à la petite Bernadette Soubirous. Splendide et émouvant ! On pouvait y voir entre autre la Passion de notre Sauveur, portant sa croix et gravissant les marches le menant au sommet de la basilique, image du Golgotha. La croix, mystérieuse et ineffable,  était sans nul doute le lot de tous ces malades, de tous ces pèlerins pauvres pécheurs. Elle était plantée au cœur de leur vie. Mais avec elle, il y avait le Christ. Ils le savaient ; ils en avaient l’assurance. Ils vibraient donc à ce spectacle s’achevant par la victoire de la résurrection et par cette promesse de Jésus : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».

 

Ils étaient plus de deux ou trois, du 16 au 21 août à Madrid, pour cet événement époustouflant des XXVIème J.M.J. Près de deux millions de jeunes étaient venus de tous les continents, non d’abord pour voir notre Saint-Père le pape Benoît XVI mais pour, par-delà le charisme de sa douceur et la pertinence de ses enseignements, se réunir au nom de Jésus, être davantage « enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi ». La veillée du samedi 20 au soir fut impressionnante. La pluie est tombée, des trombes d’eau se sont déversées, le vent s’est déchaîné (cf Mt 7, 25).  Sous la violence de la tempête, la croix des J.M.J dressée au début de la célébration est tombée. Des jeunes se sont empressés de la relever ; elle est tombée encore ; une nouvelle fois ils l’ont relevée, comme pour affirmer : « Soufflez, vents de notre monde, déchaînez-vous puissances infernales … vous n’aurez jamais le dernier mot, vous ne pourrez triompher. Jésus ressuscité est le vainqueur. Il est là au milieu de nous, au cœur de nos vies, comme il nous l’a promis. Nous resterons enracinés et fondés en Lui, nous serons forts dans la foi ».

 

Aujourd’hui comme en chacune de nos messes dominicales, nous sommes plus de deux ou trois. Membres de notre communauté paroissiale, nous nous trouvons réunis autour du Christ  réellement présent dans le mystère de l’Eucharistie. Nous sommes de pauvres pécheurs, certes, mais nous ne sommes pas de doux rêveurs s’illusionnant sur l’année scolaire qui s’ouvre. Nous savons que nos âmes connaîtrons des jours ensoleillés où la joie nous inondera, mais aussi des intempéries qui nous secouerons au plus intime de nous-mêmes. Les vents et les bourrasques de ce monde ne manqueront pas. Peu importe puisque Jésus sera là ; toujours là. Nous resterons « enracinés et fondés en Lui, affermis dans la foi ». Oui, Jésus sera là, avec sa croix. Comme l’affirme le Père Jean-Léon Le Prevost, fondateur de notre congrégation des religieux de St Vincent-de-Paul, « c’est son seul trésor …; c’est son livre, c’est sa science pour nous enseigner, c’est sa force pour nous aguerrir et nous former ; qu’il soit le bienvenu et sa croix avec lui ! ».

 

Père Gilles Morin

Curé