Que montrons-nous ? Qui montrons-nous ?


« C’est bien moi ! » affirme Jésus. Il l’atteste et il le prouve. Nulle illusion possible. « Avance ton doigt ici, dit-il à Thomas, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ». Celui qui est là, en face de Thomas, est bel et bien celui qui était pendu au gibet de la croix. Ce n’est autre que celui dont les mains ont été clouées, dont le cœur a été transpercé. Ce n’est ni une illusion ni un fantôme ; il est le Ressuscité, le Vivant à jamais. C’est là un fait de l’histoire, crédible et attesté, prouvé et vérifié, qu’on ne saurait nier.

Pourtant … oui pourtant, ils sont si nombreux ceux qui aujourd’hui encore font preuve d’incrédulité. Eux aussi sont comme à dire : « Si je ne vois pas … si je ne touche pas … non je n’y croirai pas ». Que peuvent-ils donc voir aujourd’hui ? Qui peuvent-ils toucher ? Certes, Jésus peut toujours se montrer comme il l’a fait à Sainte Marguerite Marie pour donner à contempler son cœur et ses mains transpercés : « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes … ». Mais nous savons qu’il s’agit là de grâces tout à fait particulières auxquelles sont attachées des missions particulières. Nous le savons : Jésus est désormais assis à la droite de son Père dans la gloire du Ciel. « Si je ne vois pas … disent mes frères … si je ne touche pas … ». De par la grâce du baptême, nous avons revêtu le Christ ; nous sommes devenus le Christ. À nous donc de répondre : « Avance ton doigt et vois mes mains. Elles ne sont pas recroquevillées mais grandes ouvertes. Elles ne se lèvent pas pour menacer mais pour servir et bénir. Elles ne sauraient te repousser ; elle veulent t’enlacer ». Oui, à nous de lancer cette invitation à tous les incrédules : « Avance ta main, et mets-la dans mon côté. Touche, sens ; là il y a un cœur, mon cœur qui bat au diapason du cœur du Christ. Ce cœur ne te veut que du bien. Il n’a ni indifférence, ni amertume, ni haine envers toi ; il ne veut que t’aimer ; il est plein de miséricorde pour toi, pour tous ».

Ils sont si nombreux, trop nombreux, ceux qui, parce qu’ils ne voient pas, ne croient pas. Que leur montrons-nous ? Qui leur montrons-nous ? Jésus qui vit et vibre en chacun de nous, je l’espère.

Sainte Faustine, apôtre de la Divine Miséricorde, écrivait dans son petit journal ce qu’elle avait reçu du Seigneur. Jésus lui montrant son cœur d’où jaillissaient deux grands rayons, l’un rouge (le sang), l’autre pâle (l’eau), lui disait :
« Aujourd’hui, amène-moi l’humanité entière, et particulièrement tous les pécheurs et immerge-la dans l’océan de ma miséricorde…
Aujourd’hui, amène-moi les âmes froides et immerge-les dans l’abîme de ma miséricorde… »
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C’est donc dans l’aujourd’hui qu’il nous faut montrer nos mains et notre cœur ; ils doivent refléter celles et celui du Christ. Tous devraient pouvoir voir, toucher et sentir que nous sommes des vivants de la vie du Ressuscité. Certes, la béatitude prononcé par Jésus ne saurait être abolie : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Mais justement : Que voient nos frères ? Nos pauvres mains humaines et notre petit cœur d’homme ou de femme. Puissent-ils y reconnaitre les signes de l’amour infini de Dieu et s’écrier « Jésus, mon Seigneur et mon Dieu, j’ai confiance en Toi ! »

Père Gilles Morin

 

Curé