Un trésor où puiser

 

Il y a eu la première, puis la seconde conférence de l’Avent. Les deux portaient sur le Concile Vatican II. Les intervenants nous ont rappelé combien cet événement d’Eglise s’inscrivait dans la Tradition. Il faut donc chasser de nos esprits le cliché d’une rupture. Non, il n’y a pas eu de remise en question du patrimoine doctrinal et spirituel des siècles passés. Oui, il y a eu un enrichissement du Magistère de l’Eglise qui nous a été prodigué. Ce lundi, Monseigneur Jérôme Beau viendra nous parler des suites et des fruits du Concile. Ceux qui étaient présents aux deux premières conférences seront encore là pour la troisième. Pourquoi ? Par intérêt quant au thème, bien sûr, mais aussi parce qu’ils savent qu’une indulgence plénière est attachée à leur participation à ces trois enseignements.

 

Cette semaine, une catéchiste m’a fait part de la réaction de l’une de nos paroissiennes : « L’indulgence plénière ? Mais c’est dépassé, c’est d’un autre âge, c’est d’avant le Concile ». Non, madame. Encore une fois, il n’y a pas eu de rupture. Le 1er Janvier 1967, donc après la clôture de Vatican II, Paul VI promulguait la Constitution apostolique « indulgentiarum doctrina » qu’il introduisait ainsi : « La doctrine et la pratique des indulgences, telles qu’elles sont en vigueur dans l’Église catholique depuis de nombreux siècles, trouvent leur solide fondement dans la Révélation divine transmise par les apôtres, qui  » se développe dans l’Église, avec l’assistance de l’Esprit-Saint  » ». Rappelons-nous le bienheureux pape Jean-Paul II nous ouvrant ce trésor des indulgences à l’occasion du grand Jubilé de l’an 2000. Dans cette continuité, notre pape Benoît XVI, en cette année de la foi, nous offre l’opportunité de puiser dans les mérites du Christ, de la Vierge Marie et des saints pour nous purifier et raviver la grâce de notre baptême. Sachons lui en être reconnaissant.

 

En ce troisième dimanche de l’Avent marqué par une tonalité de joie, nous poursuivons notre marche vers Noël. En Eglise, nous préparons notre cœur à la venue du Sauveur.  » Que devons-nous faire ? «  demandent les foules à Jean-Baptiste ; et le précurseur d’inviter à un changement de vie et à l’accueil du baptême dans l’Esprit Saint et dans le feu. Ce baptême, nous l’avons reçu, n’est-ce pas ? Nous savons que la sainteté consiste à y rester fidèle et à en vivre pleinement. Est-ce si facile ? Nous y parvenons si mal. Nous ne comptons plus nos infidélités ; nous sommes marqués par nos médiocrités. Alors, « que devons-nous faire ? «  Seul le Christ, unique Sauveur, peut nous libérer, nous purifier, nous illuminer, nous sanctifier. C’est pourquoi, dans le sacrement de Réconciliation nous allons déposer dans son cœur miséricordieux nos péchés, mortels et véniels. Nous sommes alors vraiment pardonnés. Cet Enfant-Dieu déposer dans le bois de la crèche, celui qui ira jusqu’au bois de la croix, c’est le Sauveur qui exulte quand un seul petit se convertit. Quelle merveille ! Mais par-delà le fait d’être pardonné, qui peut prétendre pouvoir parfaitement réparer ? Par-delà le fait d’être relevé, qui peut prétendre être indemne de tout «  résidus » du péché ? Pardonnés en toute vérité, nous avons pourtant toujours besoin d’être purifiés. C’est là l’enseignement du Catéchisme de l’Eglise catholique ( Cf n° 1471 à 1498).


« Que devons-nous faire ? » Ne dédaignons pas cette mine et ce trésor des indulgences plénières. Celui qui est venu, qui vient et qui reviendra, l’unique Sauveur, met à notre portée cette grâce. Allons-nous la négliger ? Surtout pas. Profitons-en ! oui, profitons-en abondamment.

 

Père Gilles Morin

Curé