Être baptisés, quelle grâce !

 

Il y a vraiment de quoi s’émerveiller : Noël, l’Epiphanie, et aujourd’hui le baptême du Seigneur. L’apôtre Paul s’écrie donc : « Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les hommes ; il nous a sauvés … par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint ».

 

Nous sommes baptisés ; prenons-nous la mesure de cette grâce, de cette vie divine qui nous irrigue ?. Nous sommes fils et filles de Dieu ; avons-nous bien conscience de notre dignité et de notre mission au sein de ce monde ?

 

De quelle vie voulons-nous vivre ? Qui voulons-nous suivre ? Ces questions sont incontournables. Dans les premiers siècles de notre ère, elles  étaient particulièrement mis en valeur à travers les rites du baptême. Les prêtres passaient dans les rangs des catéchumènes agenouillés et les interrogeaient. Chacun, les genoux fléchis, la main étendu vers l’occident, affirmait solennellement : « Je romps avec toi, Satan » puis, effectuant un mouvement vers l’orient, ajoutait : « Et je te rejoins, ô Christ ».  C’était le choix de la vie, de la lumière et de la joie.

 

Il faut nous réjouir en ce jour et raviver notre ferveur de baptisé.  Saint Grégoire de Nazianze, cet évêque du 4ème siècle, nous y exhorte en ces termes : « Le Christ est illuminé par le baptême ; resplendissons avec lui ; il est plongé dans l’eau, descendons avec lui pour remonter avec lui ». Et il ajoute : « Soyez comme des sources de lumière dans le monde, une force vitale pour les autres hommes … comme des lumières parfaites secondant la grande Lumière… »

 

Nous serons nombreux en ce dimanche, telle une force vitale, à réaffirmer notre non à ce qui n’est que venin mortifère et tromperie. Je le dis avec force : Satan est à l’œuvre ; aussi habile soit-il, nous voulons démasquer ses subterfuges et lui répéter : « Nous ne voulons pas de toi qui ne nous veut que du mal ; nous choisissons la lumière et la vie  ».

 

Nous serons nombreux le samedi 9 février à nous rendre en pèlerinage à la Cathédrale pour renouveler solennellement les promesses de notre baptême. Avec force et joie, nous serons là à redire : « Je romps avec toi, Satan …. et je te rejoins, ô Christ … ». Quelle grâce !

 

Il est une autre démarche que je vous invite à programmer si vous en avez la possibilité. Elle est mentionnée parmi les dispositions retenues pour recevoir le don d’une indulgence plénière en cette année de la foi. Il s’agit de se rendre sur le lieu de notre baptême pour y renouveler personnellement nos promesses baptismales. Savez-vous en quelle chapelle ou église vous avez été baptisés ? Imaginez un peu : vous recueillir là même où l’eau a coulé sur votre front et où mystérieusement une voix intérieure vous a assuré : « Tu es mon fils … tu es ma fille … moi aujourd’hui je t’ai engendré »… Quelle grâce ! Pour ma part, cette démarche est d’ores et déjà à mon programme ; vous le devinez : ce sera dans ma belle Bretagne.

 

Père Gilles Morin

Curé