Si pauvre soit la demeure de mon cœur, viens en moi, réside chez moi

 

Que de fois, étant encore enfant, j’ai répété à ma maman : « Quand je serai grand, je gagnerai beaucoup d’argent et je te construirai une grande maison, … très très belle ». C’est que nous étions si pauvres. J’ai grandi … je n’ai pas gagné beaucoup d’argent et je n’ai pas construit de grande maison.  C’est ma maman, au contraire, qui patiemment et courageusement, m’a édifié, façonné, et fait ce que je suis.

 

Qu’il est beau et légitime l’élan qui jaillit du cœur du roi David. Il aime son Dieu et souffre de le voir résider sous une simple tente. Pour Lui, il veut une maison, un palais, un temple resplendissant. Mais le prophète Nathan vient lui dire : « Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison »

 

Sans nul doute, la Vierge Marie avait, elle aussi, en son cœur le désir ardent d’offrir un lieu digne et admirable à Celui qu’elle portait. Elle savait qu’il serait grand, qu’il serait le Fils du Très-Haut, que le Seigneur Dieu lui donnerait le trône de David et qu’il régnerait pour toujours sur la maison de Jacob. Elle n’eut, en fait de trône, que la pauvreté de la crèche et pour toute demeure que l’humilité de Bethléem. N’était-ce pas le Seigneur qui avait bâti Marie, l’avait préservée de toute tâche y compris de la faute originelle ? N’était-ce pas Lui qui, à Noël, en ferait celle que toutes les générations chanteraient comme étant « la plus belle des demeures du Très-Haut » ?

 

Pour la plupart, nous sommes déjà grands, mais en nous vibre encore notre cœur d’enfant. Nous avons installé une crèche sous notre toit, manifestant ainsi notre désir d’accueillir Jésus dignement, au plus intime de nous-mêmes. Pourtant, il nous faut prêter l’oreille et entendre Celui qui vient nous réaffirmer : « Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison ». Dans la nuit de la Nativité, c’est effectivement Lui qui vient nous édifier, nous façonner, nous habiter et faire de nous ce que nous sommes : des enfants de Dieu démesurément aimés … des pécheurs déjà sauvés.

 

Père Gilles Morin, curé