Dis ce que le Seigneur te demande de dire

 

Nous connaissons bien ce beau texte de la première lecture de ce dimanche qui nous relate l’appel du jeune Samuel. N’est-il pas en pleine consonance avec le thème de l’année pastorale qui vient de s’écouler ? Mais il faut s’empresser d’ajouter : N’est-il pas particulièrement adapté aussi aux thématiques de l’année dans laquelle nous venons d’entrer ? Samuel est appelé ; il est consacré ; ET il est envoyé. Par trois fois, le jeune Samuel répond : « Tu m’as appelé, me voici ». Mais à quoi donc l’appelle le Seigneur ? Quelle est la mission qui lui est confiée ? Ce jeune, attaché au prêtre Éli, doit lui délivrer de la part de Yahvé un avertissement  qui a de quoi faire trembler. Il hésite, mais le vieux prêtre le supplie : « Samuel, mon fils ! Quelle est la parole qu’il t’a dite ? Ne me cache rien ! » L’enfant se met donc à parler ; il doit le faire ; telle est la mission qui lui a été confiée. Voici donc ce que dit le Seigneur : « En ce jour-là, j’accomplirai contre Éli tout ce que j’ai dit sur sa maison, du commencement à la fin. Tu lui annonceras que je condamne sa maison pour toujours ; parce qu’il a su que ses fils maudissaient Dieu et qu’il ne les a pas corrigés »(1 Sm 3,12).


Notre Saint Père, le pape François, parle au nom du Seigneur avec une grande liberté. C’est un homme de prière, à l’écoute de Dieu, qui parle donc au nom de Dieu. Il sait avertir et corriger. Il ne se dérobe aucunement à sa mission. Jeudi dernier, lors d’une interview avec des journalistes dans l’avion qui le menait à Manille, il a tenu, entre autres, ces propos :

« Je crois que la liberté religieuse et la liberté d’expression sont toutes les deux des droits fondamentaux …/… on ne peut pas offenser, faire la guerre, tuer au nom de sa religion, c’est-à-dire au nom de Dieu …/… on ne peut pas tuer au nom de Dieu. Tuer au nom de Dieu est une aberration ». Et il ajoutait : « On ne peut pas provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi. Tant de gens parlent mal des religions, s’en moquent, disons “jouent” avec la religion des autres ».

 

Nous entrons dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Le pape sait que les hommes sont capables de s’anathématiser, de s’entredéchirer et même de se massacrer au nom de Dieu. Les chrétiens sont donc appelés plus que jamais à donner le témoignage d’une Eglise qui est une « mère au cœur ouvert sur le monde entier », et où tous sont unis au nom de l’amour du Père et du Fils, dans la communion de l’Esprit-Saint. Mais le pape sait aussi que l’exclusion de Dieu, sa dérision et la profanation de son saint nom ne seront jamais facteur d’unité véritable, de paix sociale et de bonheur pour notre humanité.

 

Alors, mettons-nous à l’écoute de la voix du Seigneur. Comme André et Jean, les premiers appelés, cherchons à mettre nos pas dans les pas de Jésus, à demeurer là où il est, à nous imbiber de sa Parole, à nous abreuver de son amour, pour pouvoir vivre en envoyés et répondre ainsi à la mission d’évangélisation qui nous est à tous confiée.

 

Père Gilles Morin,

Curé