La Sainteté pour Tous !

En ce dimanche 9 septembre, la liturgie de l’Eglise nous fait célébrer le « Dies Domini per annum » et laisse dans l’ombre, celui qui est à l’origine de la Société de Saint Vincent-de-Paul, que nous fêtons en ce jour.

Ce jeune homme, universitaire qui, avec ses co-locataires du petit « foyer de la place de l’estrapade » chez Monsieur Bailly au début du XIXème siècle, a compris que la foi en Jésus n’était pas un sujet de joutes verbales, mais un moteur d’action pour les plus pauvres, fonda le 23 avril 1833, une petite société de jeunes qui se dévoua sans compter pour les plus pauvres du quartier Mouffetard. L’agrégation de Monsieur Jean-Léon Le Prevost à ce
petit groupe suscita un autre élan de charité, toujours laïc, mais consacrant toute sa vie à ce service. Une Congrégation Religieuse vit le jour douze ans plus tard au pied de la chasse de St Vincent.

Notre joie est grande en ce dimanche d’accueillir au sein de notre Congrégation des Religieux de Saint Vincent-de-Paul, 6 jeunes qui s’engagent par les trois vœux de Pauvreté, de Charité et d’Obéissance suite à leur année de noviciat à Longiron près de Saint-Etienne. Ils sont animés du même élan de charité que les premiers jeunes, ils veulent porter la Charité au loin, aux périphéries, dirait notre pape François, par les œuvres de jeunesse, comme le patronage dont tout le monde connaît l’existence ici à la Maison de Nazareth. Rendons grâce au Seigneur de ce don.

Je vous laisse en compagnie du Saint pape Jean-Paul II, lors de la
béatification de Frédéric Ozanam. Je vous invite à laisser Jésus parler à votre cœur et voir, si avec nos maigres moyens, nous ne pourrions pas faire « davantage » pour les pauvres, en nous engageant au service de la charité dans les Conférences de Saint Vincent de Paul qui sont sur la Paroisse, ou en d’autres actions au service du prochain.

Père Gilles Pelletier, sv
Curé

« Le bienheureux Frédéric Ozanam, apôtre de la charité, époux et père de famille exemplaire, grande figure du laïcat catholique du dix-neuvième siècle, a été un universitaire qui a pris une part importante au mouvement des idées de son temps. Étudiant, professeur éminent à Lyon puis à Paris, à la Sorbonne, il vise avant tout la recherche et la communication de la vérité, dans la sérénité et le respect des convictions de ceux qui ne partagent pas les siennes. «Apprenons à défendre nos convictions sans haïr nos adversaires, écrivait-il, à aimer ceux qui pensent autrement que nous, […] plaignons-nous moins de notre temps et plus de nous-mêmes» (Lettres, 9 avril 1851). Avec le courage du croyant, dénonçant tous les égoïsmes, il participe activement au renouveau de la présence et de l’action de l’Église dans la société de son époque. On connaît aussi son rôle dans l’institution des Conférences de Carême en cette cathédrale Notre-Dame de Paris, dans le but de permettre aux jeunes de recevoir un enseignement religieux renouvelé face aux grandes questions qui interrogent leur foi. Homme de pensée et d’action, Frédéric Ozanam demeure pour les universitaires de notre temps, enseignants et étudiants, un modèle d’engagement courageux capable de faire entendre une parole libre et exigeante dans la recherche de la vérité et la défense de la dignité de toute personne humaine. Qu’il soit aussi pour eux un appel à la sainteté !

L’Église confirme aujourd’hui le choix de vie chrétienne fait par Ozanam ainsi que le chemin qu’il a emprunté. Elle lui dit: Frédéric, ta route a été vraiment la route de la sainteté. …. Que le Christ les appelle (les jeunes), chacun par son nom, afin que chacun puisse dire: voilà ma route! Dans les choix qu’ils feront, ta sainteté, Frédéric, sera particulièrement confirmée. Et ta joie sera grande. Toi qui vois déjà de tes yeux Celui qui est amour, sois aussi un guide sur tous les chemins que ces jeunes choisiront, en suivant aujourd’hui ton exemple! »

Saint Pape Jean-Paul II, 22 août 1997
homélie de la Béatification à Notre Dame de Paris