« Quelle descente ! »

Il est toujours impressionnant de voir les skieurs dévaler les pentes. Il semble que la personne descende avec facilité, élégance et sans fatigue… Ceux et celles qui se risquent à « monter sur les planches » après avoir « chaussé les coques plastiques » découvrent qu’il n’en est rien ; ou plutôt qu’il faut beaucoup suer, se relever d’innombrables fois et oser franchir la peur qui raidit le corps, empêchant d’avaler les pistes avec grâce et vitesse ! Les jeunes du Patro qui vont vivre une semaine de camp s’essayeront à acquérir ces capacités ou à les perfectionner…

A y bien réfléchir, notre vie humaine ressemble à cela… nous voudrions être bons, agréables, faire bonne figure à toutes les contrariétés, être joyeux devant l’adversité comme face à ce qui nous convient… Chacun d’entre nous se confronte à ses propres raideurs, à ses propres résistances à « faire le bien » ! Saint Paul l’écrivait aux Romains : « malheureux homme que je suis, car je fais le mal que je ne veux pas et je ne fais pas le bien que je voudrais ». Il semble que nous soyons soumis à une loi de raideur qui nous empêche d’être souple à devenir bon, joyeux, heureux !

Le monde, les personnes, quelques-soient leurs responsabilités et leurs engagements découvrent, hélas, que le mal est comme une paralysie qui bloque les bons gestes, les bonnes dispositions que l’imagination fait miroiter… Du monde des idées à celui du réel de nos vies il y a parfois un abîme qui déconcerte et qui peut détruire des vies ! Nous pouvons penser à toutes les personnes victimes de tous les types de harcèlements, de toutes les violences morales et physiques, de toutes les perversions tapies dans les replis des méandres de l’homme…

L’heure de réfléchir aux moyens à prendre pour que la vie humaine soit conforme à l’idéal voulu par Dieu, à l’idéal professé par les engagements, religieux, sacerdotaux, matrimoniaux, sociétaux, sonne avec urgence. La disparition fréquente du vocabulaire du mot de vertu produit de nombreux vices qu’il faut éradiquer de nos vies. Pour ce faire, l’exercice à agir selon les commandements de Dieu, selon les conseils du Christ et la loi du Royaume est indispensable. Si l’on peut être surpris par la bonté, la délicatesse, la disponibilité, qui jaillissent

d’une personne et vouloir lui ressembler ; si l’on peut avec délectation envier les saints et les saintes qui nous sont montrés en exemple au quotidien, n’oublions pas qu’ils ont tous fait de nombreux exercices difficiles, fatigants, ingrats, avant de pouvoir agir avec grâce, facilité et joie !

Le temps des vacances s’ouvre sur le Carême… il est donc temps de nous convertir au bien en choisissant ardemment de le faire, et non pas de le rêver… Devenons ce que nous sommes devenus par la grâce du baptême : des Saints et des Saintes de notre temps !

Père Gilles Pelletier, sv