Ô mon Dieu, Trinité que j’adore…

Par ces quelques mots de Sainte Elisabeth de la Trinité nous sommes introduits dans le mystère divin. Pour le saisir davantage, il est nécessaire d’agir par un acte de foi en la révélation que Dieu a faite de lui-même lors de son Incarnation : Jésus annonce qu’Il est Un avec le Père, et qu’avec le Père Il enverra l’Esprit-Saint à ceux qui Le prient… Comment ne pas être émerveillé par la simplicité avec laquelle cette sainte mystique parle et prie la Sainte Trinité :

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore,

aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible, comme si déjà mon âme était dans l’éternité ; que rien ne puisse troubler ma paix, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans les profondeurs de votre mystère ! Pacifiez mon âme, faites-en votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice ».

Afin de mieux connaître Dieu, avant même d’étudier des traités de théologie, il est nécessaire de faire l’expérience de Dieu. Elisabeth Catez, nous invite tout simplement à entrer dans le silence de notre âme et là, d’y découvrir la présence aimante et pacifiante de la Sainte Trinité. Depuis le jour de notre baptême, cette présence intime existe ! Depuis le jour de notre baptême, l’âme est habitée par Dieu, il s’agit de l’y retrouver par le silence de la prière, par le silence qui permet le recueillement même au milieu des activités les plus absorbantes de la vie quotidienne :« A travers tout, parmi tes sollicitudes maternelles, tandis que tu es toute aux petits anges (ses enfants), tu peux te retirer en cette solitude pour te livrer à l’Esprit Saint afin qu’Il te transforme en Dieu, qu’Il imprime en ton âme l’Image de la Beauté divine. »écrit-elle à sa sœur Marguerite.

En cette fête de la Sainte Trinité, essayons d’expérimenter cette présence pour devenir des témoins zélés du mystère divin. À la suite de Moïse qui osa s’approcher du « buisson ardent » osons approcher Dieu au cœur de nos âmes pour l’écouter révéler une part de sa bonté infinie et ensuite la faire découvrir à nos contemporains. Devenons simples comme Dieu qui est Un et Trois !

Père Gilles Pelletier, rsv