«Soyez sans crainte »

Lors de l’épisode de la Transfiguration qui nous est donné comme évangile de ce second dimanche de carême, Jésus dit aux disciples : « relevez-vous et soyez sans crainte ! ». Tout le chemin du carême est un temps de grâce pour devenir libre de toute crainte servile, car Dieu est venu toucher notre humanité afin de la libérer des dégradations dues aux péchés.

Il est par contre certain que notre corps passera par le drame de la mort, car celle-ci est « le salaire du péché » dit St Paul. Et là, nous savons qu’aucune protection physique ne viendra modifier le cours des choses… Parler de la mort physique nous est désagréable et l’on pourrait s’offusquer de considérer cette réalité avec froideur… pourtant, le passage par cette étape de notre vie est nécessaire.

Comment franchirons-nous cette étape, ou plutôt, vers quelle destinée nous conduit cette étape ?C’est là que la réponse de Jésus vient nous ouvrir une perspective délivrante de toute crainte face à ce moment tant redouté !

En contemplant sa Gloire, les apôtres sont enveloppés du mystère de la splendeur divine… pour ce faire ils ont dû suivre Jésus et lui faire confiance… abandonner toute protection terrestre. L’étape suivante sera de suivre Jésus au calvaire puis de l’accueillir Ressuscité avec un corps marqué des plaies dues au mal que sont nos péchés.

Alors quel sera notre chemin de carême ? Allons-nous exposer les maladies de nos âmes à la Gloire de Jésus pour qu’Il nous guérisse du mal si dangereux des péchés qui pourraient nous conduire à la mort éternelle ? Ou bien allons nous vivre égoïstement repliés sur nous-même afin de nous protéger du risque d’être contaminé par la puissance de la grâce d’amour du Père qui nous conduit à être des hommes et femmes tout charité, cherchant à mettre nos capacités au service de notre prochain ? au risque de passer pour fou en ce monde, comme le fit Ste Françoise Romaine que nous fêtons ce 9 mars avec St Dominique Savio ? Elle s’épuisa en charité lorsque la peste s’abattit sur Rome, donnant tout le patrimoine famillial pour soulager les malades en 1425. Dominique quand à lui s’épuisa en étant au service des ses camarades afin qu’ils évitassent le péché mortel et devinsent des amis de Jésus et Marie en 1857.

Laissons la lumière de la Transfiguration orienter nos décisions pour être en ce temps de carême, ceux et celles qui s’exposent à donner leurs vies pour que nos contemporains se relèvent des maladies de l’âme et soient heureux d’être avec Jésus pour aller au Ciel !

Père Gilles Pelletier, sv