Noël pour tous

 

Immaculée et  si intimement unie à son Seigneur, la Vierge aimait à garder les événements dans son cœur. L’ange Gabriel vint lui annoncer qu’elle serait la mère du Sauveur. Marie aurait pu savourer longuement cette nouvelle dans le silence d’une profonde intériorité. En son petit village de Nazareth, toute à l’attente de la Nativité, elle aurait pu se livrer à la seule contemplation. La voilà pourtant qui se met en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle se rend en hâte chez sa cousine Elisabeth. La nouvelle est trop bonne pour rester cachée ; elle doit être partagée. La Vierge accourt ; celle qu’on appelait la femme stérile laisse alors éclater sa joie : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » L’enfant qu’elle porte en elle tressaille d’allégresse. Marie, quant à elle, entonne son cantique d’action de grâce ; elle chante son Magnificat.

 

Comment avons-nous ce bonheur que la mère de notre Seigneur vienne jusqu’à nous ? Elle vient en effet nous clamer l’annonce de la Nativité et nous porter le Sauveur. Allons-nous, comme elle, courir vers nos frères ? Avec les anges, saurons-nous dans la nuit de Noël, chanter la venue de Notre Seigneur en osant affirmer : « Je vous annonce une grande joie ; aujourd’hui vous est né un Sauveur » ?

 

En ces temps où l’on réclame à outrance le droit à l’information et où l’on exige les mêmes pseudo-droits pour tous, comment ne pas revendiquer le droit à un Noël pour tous ?
Nul ne devrait ignorer que Noël est l’événement historique inouï de la naissance de notre Sauveur Jésus-Christ.
Nul ne devrait en cette nuit très sainte, en ce jour béni, se trouver dans l’abandon et la solitude en proie à la désespérance.
Nul ne devrait être à ce point démuni qu’il ne puisse s’offrir ou se voir offrir ne serait-ce qu’une petite gâterie.

 

« La table d’Hubert », vous connaissez ? C’est un restaurant de notre quartier. Ce lundi 24 décembre il sera fermé à la clientèle … il sera ouvert uniquement pour les pauvres L’homme qui le dirige a été jadis membre des Conférences Saint Vincent-de-Paul. Il a décidé, à l’occasion de ce Noël 2012, d’inviter une douzaine de personnes nécessiteuses ou frappées par la solitude. Il s’apprête à leur offrir un bon repas, égayé par une animation musicale. Par ce geste, il manifeste son désir d’un Noël pour tous.

 

Puissions-nous avoir la même attention et la même largesse de cœur. Ouvrons les yeux ; ne laissons personne vivre Noël dans l’abandon et l’isolement. Jésus est le sauveur de tous. La nouvelle est trop bonne. Noël doit être pour tous. Donc à vous tous et par avance, JOYEUX  NOËL !

 

Père Gilles Morin
Curé

Un trésor où puiser

 

Il y a eu la première, puis la seconde conférence de l’Avent. Les deux portaient sur le Concile Vatican II. Les intervenants nous ont rappelé combien cet événement d’Eglise s’inscrivait dans la Tradition. Il faut donc chasser de nos esprits le cliché d’une rupture. Non, il n’y a pas eu de remise en question du patrimoine doctrinal et spirituel des siècles passés. Oui, il y a eu un enrichissement du Magistère de l’Eglise qui nous a été prodigué. Ce lundi, Monseigneur Jérôme Beau viendra nous parler des suites et des fruits du Concile. Ceux qui étaient présents aux deux premières conférences seront encore là pour la troisième. Pourquoi ? Par intérêt quant au thème, bien sûr, mais aussi parce qu’ils savent qu’une indulgence plénière est attachée à leur participation à ces trois enseignements.

 

Cette semaine, une catéchiste m’a fait part de la réaction de l’une de nos paroissiennes : « L’indulgence plénière ? Mais c’est dépassé, c’est d’un autre âge, c’est d’avant le Concile ». Non, madame. Encore une fois, il n’y a pas eu de rupture. Le 1er Janvier 1967, donc après la clôture de Vatican II, Paul VI promulguait la Constitution apostolique « indulgentiarum doctrina » qu’il introduisait ainsi : « La doctrine et la pratique des indulgences, telles qu’elles sont en vigueur dans l’Église catholique depuis de nombreux siècles, trouvent leur solide fondement dans la Révélation divine transmise par les apôtres, qui  » se développe dans l’Église, avec l’assistance de l’Esprit-Saint  » ». Rappelons-nous le bienheureux pape Jean-Paul II nous ouvrant ce trésor des indulgences à l’occasion du grand Jubilé de l’an 2000. Dans cette continuité, notre pape Benoît XVI, en cette année de la foi, nous offre l’opportunité de puiser dans les mérites du Christ, de la Vierge Marie et des saints pour nous purifier et raviver la grâce de notre baptême. Sachons lui en être reconnaissant.

 

En ce troisième dimanche de l’Avent marqué par une tonalité de joie, nous poursuivons notre marche vers Noël. En Eglise, nous préparons notre cœur à la venue du Sauveur.  » Que devons-nous faire ? «  demandent les foules à Jean-Baptiste ; et le précurseur d’inviter à un changement de vie et à l’accueil du baptême dans l’Esprit Saint et dans le feu. Ce baptême, nous l’avons reçu, n’est-ce pas ? Nous savons que la sainteté consiste à y rester fidèle et à en vivre pleinement. Est-ce si facile ? Nous y parvenons si mal. Nous ne comptons plus nos infidélités ; nous sommes marqués par nos médiocrités. Alors, « que devons-nous faire ? «  Seul le Christ, unique Sauveur, peut nous libérer, nous purifier, nous illuminer, nous sanctifier. C’est pourquoi, dans le sacrement de Réconciliation nous allons déposer dans son cœur miséricordieux nos péchés, mortels et véniels. Nous sommes alors vraiment pardonnés. Cet Enfant-Dieu déposer dans le bois de la crèche, celui qui ira jusqu’au bois de la croix, c’est le Sauveur qui exulte quand un seul petit se convertit. Quelle merveille ! Mais par-delà le fait d’être pardonné, qui peut prétendre pouvoir parfaitement réparer ? Par-delà le fait d’être relevé, qui peut prétendre être indemne de tout «  résidus » du péché ? Pardonnés en toute vérité, nous avons pourtant toujours besoin d’être purifiés. C’est là l’enseignement du Catéchisme de l’Eglise catholique ( Cf n° 1471 à 1498).


« Que devons-nous faire ? » Ne dédaignons pas cette mine et ce trésor des indulgences plénières. Celui qui est venu, qui vient et qui reviendra, l’unique Sauveur, met à notre portée cette grâce. Allons-nous la négliger ? Surtout pas. Profitons-en ! oui, profitons-en abondamment.

 

Père Gilles Morin

Curé