Honneur aux estropiés

 

Il sont aujourd’hui à l’honneur : « Ils », ce sont les estropiés de toutes sortes : « Alors, nous dit le prophète Isaïe, s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie ». Il est même question, dans l’Evangile, d’un sourd-muet de la région de Tyr que Jésus touche et qui, au mot de « Effata » recouvre l’ouïe et la parole. Quelle source d’espérance pour tous les souffrants de tous les temps !

 

Comme moi, vous avez eu écho des jeux olympiques qui se sont déroulés à Londres du 27 juillet au 12 août. Sans doute, pour la plupart, avez-vous regardé l’une ou l’autre compétition. Les médias leur ont fait une si belle part. Les athlètes y ont accompli des prouesses. J’espère que vous avez admiré la participation de Oscar Pistorius, ce sud-africain handicapé, équipé de ses prothèses, qui a couru le 400m au côté des meilleurs de cette discipline. C’était une première dans l’histoire des J.O.

 

Savez-vous l’évènement international qui vient de se dérouler, depuis le 29 août et toujours à Londres, et qui s’achève en ce dimanche. Des jeux, encore des jeux … les jeux paralympiques qui n’ont guère fait la « une » de l’actualité. Pourtant, là encore, que de prouesses ! Des estropiés de toutes sortes ont bondi, couru, lancé, nagé, se sont surpassés. Paul Pinard, Thierry Cibone, Elodie Lorandi : ces noms vous sont probablement inconnus. Ce sont pourtant des médaillés olympiques de ces jeux pour personnes handicapés. Connaissez-vous Frédéric Villeroux ? C’est le capitaine de l’équipe de France de football qui vient de faire match nul contre le Brésil en finale …C’est ce qu’on appelle le « Cécifoot ». Les équipes ne comportent que 5 joueurs, tous non-voyants. Avouez qu’il y a de quoi s’étonner et admirer. J’aurai aimé les voir eux aussi à l’honneur dans nos médias.

 

Nous sommes tous, dans l’un ou l’autre domaine, à des degrés différents, certes, des estropiés, des handicapés. Dieu nous parle et trop souvent nous n’écoutons pas ; il accomplit pour nous des merveilles et nous ne les voyons pas ; il met en nos cœurs la bonne nouvelle de l’Evangile et nous ne la proclamons pas ; il nous montre le but et nous ne courons pas. Il faut que nous le ressentions comme une anormalité, sans jamais toutefois désespéré. « Prenez courage » nous dit le prophète Isaïe, ne craignez pas. Voici votre Dieu ». Et il est vrai que Jésus s’approche toujours. Laissons-nous toucher. Laissons résonner en nous son « Effata ». Bondissons et crions de joie.

 

Votre curé, terrassé par une sciatique, boite. Nombreux êtes-vous à prier pour lui. Un grand merci de le porter ainsi jusqu’au ressuscité. Ne craignez pas : dans quelques jours, il bondira comme un cerf … ou du moins à peu près, je l’espère.

 

Père Gilles Morin

Curé