Dieu pour tous … Dieu pour nos petits

 

Les religieux de Saint Vincent-de-Paul étaient en fête ce samedi à l’occasion de la belle cérémonie de la vie religieuse qui a eu lieu à la paroisse N.D. de la Salette. J’aime ma Congrégation ; je suis fier d’y appartenir tant son charisme me paraît d’une brûlante actualité. Dès décembre 1869, notre fondateur le Père Jean-Léon Le Prevost écrivait :

« Il faut considérer que les temps sont mauvais … La famille, ce premier et si admirable moyen de Providence pour façonner les âmes, est presque détruite, chrétiennement parlant, et ne vit plus que dans les sentiments naturels qu’elle exagère ; le Gouvernement, qui tend, per fas et nefas, (par tous les moyens possibles), à s’emparer des âmes, les égare et les pervertit… ». Les temps ont-ils vraiment changé ?

 

À l’occasion de ce dimanche dit « de la jeunesse », institué par le Cardinal Jean-Marie Lustiger, notre archevêque adresse une lettre à tous les fidèles de notre diocèse. « Ce serait, écrit-il, une illusion de croire que la société dans laquelle nous vivons est une société neutre. Elle véhicule des valeurs, des conceptions de la vie, des choix moraux qui s’imposent progressivement à ceux qui n’ont pas la capacité de réagir. Il faut accompagner les enfants, car ils découvriront rapidement que la vie chrétienne à la suite du Christ constitue une différence par rapport à ce que tout le monde pense ».

Ce que tout le monde pense, c’est bien souvent ce qui est enseigné et promu dans les écoles, ce qui est repris et martelé dans les medias. Il est donc éminemment important de rester en état de vigilance. Que reçoivent les enfants dans le cadre scolaire ? Que s’efforce-t-on de leur distiller insidieusement ?

 

« L’école, affirme M. Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, doit opérer ce miracle de l’engendrement par lequel l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Eglise, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi. ». Il est révélateur de voir la teneur « religieuse » d’un tel discours, appuyé par toute une terminologie catholique pour la subvertir : « Nouvelle naissance … transsubstantiation … nouvelle Eglise … nouveau clergé … nouvelle liturgie … nouvelles tables de la Loi ». L’objectif est bien d’émanciper les enfants des influences familiales et religieuses ? Attention, chers parents : l’état ne vous regarde plus comme les premiers éducateurs de vos enfants. Il vise à les soustraire à votre influence et à les formater selon les critères de  « la république laïque ». Entendez bien : La laïcité, voilà la vraie religion, celle qui doit s’imposer à tous et qui implique l’éviction de la foi catholique. Vincent Peillon ne s’en cache aucunement : « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique… », assène-t-il . Quel est donc ce pays de liberté qui conteste la proposition de la foi aux enfants pour leur imposer, dans une dynamique dictatoriale,  une pseudo religion de la laïcité ? Quel est donc ce pays de liberté où les parents se trouvent dépossédés de leurs droits à élever leurs enfants selon leurs convictions ? Des déterminismes étatiques, qui nous en libèrera ?

 

Il y a là un antagonisme incontournable, ne nous y trompons pas. Ne soyons ni aveugles ni naïfs. Notre foi catholique est une religion de l’Incarnation. On aime à dire que le surnaturel se greffe sur le naturel. Les valeurs ou contre-valeurs prodiguées aux enfants dans leur éducation ne sont aucunement sans répercussions sur leur accueil de la foi et leur vie dans la grâce. Tout enfant a le droit de connaître et d’aimer Dieu. Le nier est chose grave ; structurer une société pour évacuer cette dimension est scandaleux  et lourd de conséquences pour l’avenir de notre pays ; tendre « per fas et nefas, à s’emparer des âmes, les égarer et les pervertir » relève du sectarisme et de l’idéologie.

Il nous faut donc revêtir l’armure de Dieu, nous tenir debout avec la Vérité pour ceinture, la Justice pour cuirasse … ayant en main le bouclier de la Foi … (cf Eph 6, 14). Notre amour, notre force, c’est Jésus-Christ notre Seigneur en qui nous sommes pleins de reconnaissance. Il est tellement bon, tellement Amour, tellement Miséricorde. Quel trésor que celui de notre Foi ! Comment ne pas le transmettre, le proposer, le propager … sans complexe ni timidité mais avec la puissance de l’audace et de la joie.

 

Père Gilles Morin

Curé