Gros imprévu : Don de la Miséricorde Divine

 

Je ne m’y attendais aucunement ; voilà donc un événement qui chamboule mon programme : Je dois me rendre à Rome pour participer au Chapitre Général de notre Congrégation des Religieux de Saint Vincent-de-Paul qui a lieu du 25 avril au 11 mai. Par-delà les désagréments du bouleversement de mon agenda, une belle délicatesse du Seigneur m’est accordée : En ce dimanche de la Divine Miséricorde, je serai donc à Rome et vibrerai intensément à ce grand événement  tant annoncé : la Canonisation de deux papes en présence de deux papes…. 4 Papes d’un coup, voilà qui fait beaucoup… Moment unique dans l’histoire de l’Eglise !

Oui, ils seront quatre ;

deux bien vivants :  Benoît XVI et notre Pape François ;

deux défunts, Jean XXIII et Jean-Paul II, mais plus vivants encore, puisque l’Eglise reconnaît solennellement en ce jour leur sainteté. Ils débordent dans le Ciel, en plénitude et pour l’éternité, de la Vie de Dieu.

 

Angelo Roncalli, Karol Wojtyla, Joseph Ratzinger et Jorge Mario Bergoglio : Ces quatre hommes d’Eglise à la personnalité si différente, tous dignes successeurs de Pierre, sont des chantres de la Miséricorde de Dieu. Sur tous les modes et tous les dons, ils ont proclamé combien le Christ est l’Amour incarné, le Seigneur plein de bonté, le Serviteur au cœur transpercé, le Sauveur de l’humanité. Avec des styles parfois hiératiques ou de grande bonhommie, dans des documents magistériels ou de simples allocutions, ils ont proclamé que le Christ est le Vivant à jamais, et qu’il est tout amour.

 

Nous le savons : Le Pape Jean-Paul II le grand, est celui qui a institué en ce deuxième dimanche de Pâques, le dimanche de la Divine Miséricorde. C’est d’ailleurs en cette fête qu’en 2005, le Seigneur a rappelé à Lui son Serviteur pour le faire entrer dans la joie de son Maître. J’aime à dire qu’il est « mon Pape », tant il a marqué ma vie religieuse et sacerdotale. Il y a déjà longtemps que je le prie. Il paraît pourtant qu’à Rome, il n’y en a que pour lui. N’oublions pas toutefois le « bon Pape Jean XXIII » qui a convoqué et ouvert le Concile Vatican II. Dans le temps, il est plus loin de nous ; par ses enseignements et son cœur, il en reste tout proche.

 

« Je ne dois pas me cacher à moi-même la vérité , écrivait-il dans son   » Journal de l’âme « : je suis décidément sur le chemin de la vieillesse … Je confie à la miséricorde du Seigneur ce que j’ai fait de mal ou de moins bon, et je regarde l’avenir, qu’il soit bref ou long ici-bas, car je le veux sanctifié et sanctificateur ».

Et ce bon Pape d’écrire encore : « La bonté dont ma pauvre personne a été l’objet de la part de tous ceux que j’ai rencontrés sur mon chemin a rendu ma vie sereine. Je me les remémore bien, en face de la mort, tous et chacun, ceux qui m’ont précédé dans le dernier passage, ceux qui me survivront et me suivront. Qu’ils prient pour moi. Je leur rendrai la pareille au purgatoire ou au paradis où j’espère être accueilli, non à cause de mes mérites, mais à cause de la miséricorde de mon Seigneur ».  Et il a été accueilli … et nous demandons de prier pour nous.

Avec le Christ, voici donc quatre papes qui s’unissent pour nous chanter la Miséricorde Divine. Surtout, laissons-la bien résonner en notre cœur. Elle est si belle et si salvatrice.

 

Père Gilles Morin,

Curé