Faire Mémoire

Célébrant le centenaire de la signature de l’Armistice de la « Grande Guerre », ce dimanche 11 novembre, nous avons un devoir de mémoire pour tous ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la vie afin que notre pays soit notre patrie actuelle. Toute guerre est le constat d’un échec, l’échec du dialogue qui apporte avec lui, le drame du combat par les armes à feu. Se souvenir de la signature de l’acte de paix entre les nations qui se sont affrontées est un signe, une lumière sur notre route.

Cette paix trouvée, même s’il aurait mieux valu qu’il n’y ait pas de guerre, laisse derrière elle une longue, trop longue liste de souffrances, de blessures et de solitudes multiples.

Notre paroisse a été établie bien après la première guerre mondiale, puisqu’elle fut érigée le 7 octobre 1957 ! Mais l’œuvre d’origine qui lui vaut son existence date de 1845 et prend le nom de patronage de Notre Dame de Nazareth le jour de son emménagement le 25 décembre 1855 –rue Notre Dame des Champs- jusqu’à la spoliation de 1906. La Maison d’Œuvres se réfugie en plusieurs lieux dans le 15ème, particulièrement 7 rue Blomet, jusqu’à ce qu’un bienfaiteur donne le terrain de la rue Lecourbe pour qu’elle s’établisse solidement ici en 1935. Les membres du patronage de Nazareth, puis Jeanne d’Arc de Vaugirard, qui ont grandit en tous ces lieux ne peuvent être oubliés en ce jour de mémoire !

L’auteur d’une petite notice nécrologique des membres de l’Œuvre, morts pour la patrie au cours de la guerre de 14-18 écrivait : «votre mort glorieuse pour une si noble cause nous enseigne le dévouement. Comment ne pas sortir de l’égoïsme qui tue la société ? Comment ne pas s’oublier soi-même pour se donner à sa famille, à son pays, à son Eglise, quand on voit que vous avez poussé l’oubli de vous-mêmes jusqu’au sacrifice de votre vie ?». La mémoire de ces hommes engagés dans un combat pour sauver leur patrie, ne peut que nous rendre humbles face à la société de confort dans laquelle nous vivons, où l’égoïsme devient une référence pour le mode de vie…

Faire mémoire de cet armistice nous enseigne que la patrie de la terre est un point de passage dans notre vie afin de gagner une autre patrie. Une patrie éternelle où il n’y a ni larmes, ni souffrance, mais le bonheur éternel. Le Ciel, le Cœur de Dieu est ce lieu où toute peine trouvera sa consolation, car c’est Jésus qui a pris sur lui la souffrance, la haine afin d’être l’artisan de la Paix pour tous.

Relisons ces quelques vers écrits pour faire mémoire de ceux qui sont tombés pour la paix :

« La terre peut garder vos dépouilles charnelles, jamais débris plus purs ne la féconderont. Mais du moins en plein Ciel, vos âmes immortelles feront cercle à la Gloire et l’éterniseront. De cet heureux séjour faites-nous voir la route. Oh ! vous qui vivez mieux après avoir souffert ; la Foi vous a conduits où ne va pas le doute : Dieu réserve un accueil splendide à qui le sert. »

Chers frères et sœurs en Jésus, rendons grâce pour la paix dans laquelle nous vivons aujourd’hui, ne nous illusionnons pas qu’elle sera éternelle, sauf si chacun de nous s’emploie à la préserver par le don de soi en vue de sauvegarder le Bien-Commun ! Prions pour tous les défunts de ces heures sombres de l’histoire, afin qu’ils entrent dans le paradis !

Bonne semaine, Père Gilles Pelletier, sv