Nous formons un même Corps!

Lorsque nous écoutons Saint Paul expliquer à la communauté chrétienne de Corinthe vers l’an 55, que la communauté est comme un corps composé de ses membres, il rend sensible le fait que toute la création est interdépendante. L’unité du corps humain vient de l’âme qui le rend vivant, l’unité de la création vient de ce que Dieu est sa source créatrice, l’unité de l’humanité vient de sa vie spirituelle.

Si donc l’on perçoit que toute personne humaine est en relation avec moi, avec l’autre, il est possible de prendre fait et cause pour ceux et celles qui souffrent, qui vivent des manques corporels, intellectuels, spirituels…

Si en plus, l’on est conscient que la grâce du baptême nous a reliés à Dieu par les souffrances librement vécues par le Fils divin, par celui qui est pleinement humain, l’on peut mesurer combien nous sommes davantage sensibles à toute souffrance, à toute atteinte à la dignité humaine.

En cette 66ème journée mondiale des lépreux, nous pouvons écouter le « champion » de la mobilisation mondiale de l’humanité à ce sujet. Raoul Follereau, a dédié une très grande partie de sa vie à tout mettre en œuvre pour soulager, guérir, soutenir les malades de la lèpre. Mais aussi de toutes les formes de lèpres qui à travers le monde déforment le corps des hommes, des femmes, des enfants, à toutes les atteintes à la dignité humaine, par manque d’éducation, par manque de nourriture, de logement, d’instruction. Son action se poursuit en notre temps par ceux et celles qui ont repris le flambeau à sa suite. De nombreux organismes existent ! Cette année, nous accueillons la Fondation Raoul Follerau qui sollicite votre soutien pour ses actions auprès des lèpres de notre temps. Par ces mots, elle définit son action : «Nos actions quotidiennes s’articulent autour de ces quatre verbes : soigner, éduquer, réinsérer et informer. »

Par les différents choix de vie qui se présentent à chacun de nous, il est important de s’impliquer dans la société. Raoul Follereau, écrivait en 1954 : « Messieurs les Grands, Nos Seigneurs de la Guerre et de la Paix, est-ce que vraiment vous ne trouverez jamais pour soigner les pauvres, pour les nourrir, pour les élever, la millième partie de ce que vous avez sacrifié des années durant pour tuer, pour haïr, pour détruire ? Cette question, c’est l’homme, chaque homme de chaque peuple qui vous la pose. Que vous demeuriez ou non silencieux, il se réjouira de votre action ou constatera votre carence : de toute façon vous n’éviterez pas son jugement… »

En notre temps, à notre place, laissons raisonner en nous ces paroles pour voir, méditer et décider de ce que nous pouvons faire en faveur des plus pauvres, lépreux, malades, abandonnés, au loin mais aussi ici dans notre quartier.

Que l’Esprit Saint parle à notre âme pour que nous formions un même corps !

Père Gilles Pelletier, sv